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Blog d'Ivan Sigg

Blog d'Ivan Sigg

Carnet quotidien d'un Artiste Peintre Romancier,performeur en peinture digitale animée, consultant en innovation et créativité


Sortir de (chez) MOI

Publié par Ivan Sigg sur 14 Juin 2009, 19:40pm

Catégories : #Dialogues

Sortir de (chez) MOI. Regarder la vie.
J'entends et je vois :
Le tintement de la vaisselle sur les balcons des immeubles où des déjeuners ensoleillés et en short se préparent.
Tous les tilleuls de la rue Championnet sont en fleur. Qui remarque ce parfum ?
Piaillements de petits moineaux qui viennent de naitre dans les bouches d'aération du HLM en brique au dessus du LIDL.
L'ombre portée d'un vélo comme un taureau couché au sol.
L'homme qui crache depuis la fenêtre de sa voiture.
L'allignement de charmes dans la rue Vauvenargues et leurs énormes bacs en pavé et grillage.
Chaque plaque d'égout, d'écoulement d'eau, d'accès au gaz ou à l'eau, à un graphisme particulier. J'aimerais rencontrer celle ou celui qui les dessine.


Bavardage humain au café de la poste :
Lui : Ca va ?
Elle : Oui
Lui : T'as changé
Elle : Non
Lui : Si, tu étais habillée en cuir rouge avant
Elle : Pas du tout !
Lui : T'as toujours été habillée BèCeBèGe comme ça ?
Elle : Ouais !
Lui : C'était pas une critique
Elle : Ca va
Lui : Ton travail subit la crise ?
Elle : C'est dur
Lui : Y a moins de budget
Elle : ouais
Lui : T'es maquilleuse à la télé, hein ?
Elle : Ouais mais pas que
Lui : Je croyais que tu travaillais dans le théâtre, enfin le spectacle vivant...
Elle : Non
Lui : T'as des pistes ?
Elle : Pas beaucoup
Lui : Je te verrai bien serveuse. Tu sais j'y ai même pensé pour moi. Jusqu'ici la crise reste gérable, hein ? On est comme le mec qui tombe du gratte-ciel et qui dit "jusque là, ça va"
Elle : han han
Lui : T'as toujours pas d'Iphone ?
Elle : trop fragile
Lui : c'est quand même incontournable pour regarder le web...


Je quitte le café. J'entends et je vois :
Une perruche à une fenêtre dont le chant ressemble à une poulie qui grince.
Un homme distingué en costume clair dont la lèvre inférieure reste figée au milieu de sa joue droite dans un terrible rictus. Sa main gauche balaie d'invisibles miettes en permanence.
Je ne connais rien des gens que je croise. Je ne pense rien d'eux. Je les observe. Je les décris. Ils SONT. Mon esprit est immobile et silencieux.
Un homme jette son paquet de clops vide juste sous mes yeux. Mon cerveau réagit et aussitôt la pensée fuse : "il se méprise lui-même"

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