Sur ce, l’éditeur à vélo Daniel Besace, me passe la commande délirresponsable de réécrire Hamlet !!! Un mois d’écriture plus tard, je lui rends un remix explosif de la pièce, qui sans nul doute fera bander le squelette de Shakespeare. Palais et humains incestueux du dingo Hamlet ont muté savane et animaux débridés dans « Animalhamlet ». Le petit éditeur enthousiaste n’est pas rassasié et me commande « une forêt d’œuvres plastiques que les lecteurs seraient obligés de traverser pour pouvoir lire la pièce jusqu’à sa folie finale ». Hélas, mes premiers dessins collent au texte et restent de navrantes illustrations. Avisant alors la pile de photos rescapées, je me lance dans un travail de scarification, de gravure et d’encrage qui fait disparaître Tom et Katie tout en conservant la mise en scène. Cette rencontre improbable d’une photographe de personnalités politiques (Élodie Grégoire), d’une vedette hollywoodienne (Tom) et d’un graveur déjanté (Moi), produit une série plutôt crue qui me bouscule moi-même.
A présent, comment faire pour remercier et féliciter la photographe qui a permis cet accouchement ? J’appelle Laurence et Michèle pour des conseils, puis le sympathique Bernard Zille de l’agence Gamma, qui me transmet sans problème les coordonnées de la photographe. Élodie Grégoire, directe, adorable et curieuse, me reçoit chez elle le lendemain et apprécie mon boulot. Elle me montre ses six mois de clichés du petit Nicolas (Sarkozi) en campagne : c’est fort ! Je lui offre une gravure animalière. Elle choisit celle qui la terrifie un peu (où la meute des photographes est transformée en oiseaux de proie et Tom en bibendum à trompette). On se donne rendez-vous en septembre pour la sortie du livre dans lequel je la remercierai, et en novembre pour l’exposition à la Halle Saint Pierre. On envisage, si l’occasion se présente, de retravailler ensemble, sur des images politiques pourquoi pas ? Elle est pas simple et belle la vie ?