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Blog d'Ivan Sigg

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Carnet quotidien d'un Artiste Peintre Romancier,performeur en peinture digitale animée, consultant en innovation et créativité


Le vieil homme et la femme en blanc (chapitre 34)

Publié par Ivan Sigg sur 19 Décembre 2015, 21:23pm

Catégories : #Dialogues, #philosophie, #Théâtre, #Digital Painting, #Tagtool

Le vieil homme et la femme en blanc (chapitre 34)

Vieil homme (se réveillant d'une courte sieste) : ah ! Je pensais justement à vous !
Moi : incroyable ! Je vois que vous n'êtes pas prêt pour aller chez la dentiste, votre pantalon est un vrai garde-manger.
Vieil homme : personne ne m'a prévenu et je ne sais pas enfiler un pantalon. J'ai toujours été carrément ignorant de ces choses. Je préfère un tel aveux d'incompétence, qu'une fausse vérité motivée par l'orgueil.
Moi : ha ha, vous commencez fort !
Vieil homme : le physique va bien, mais c'est le psychisme qui bat de l'aile. D'ailleurs il faut que j'aille pisser. C'est récurrent quand je vous vois, vous avez remarqué ?
Moi : vous ne pourriez pas faire dans les WC ?
Vieil homme : c'est bien plus pratique, regardez, c'est à hauteur de zob ! Ce n'est pas vous qui allez me jetter la première bière, hein ? Avouez-le, vous avez déjà fait mousser le lavabo ?
Moi : j'avoue ha ha ha
Vieil homme (il parle en pissant) : vous m'écoutez ?
Moi : je suis tout ouïe.
Vieil homme : vous savez, Ivan, vous cumulez beaucoup pour un seul homme. Vous avez l'affectivité bien au dessus de la moyenne de celle des hommes et, de plus, vous avez l'intelligence qui va avec. Je fais bien sûr abstraction ici de votre sens artistique très au dessus des normes.
Moi : merci. Ne vous retournez pas vous en mettez à côté.
Vieil homme : dites, pour sortir du lycée tout à l'heure, j'aurais besoin d'une autorisation... En ce moment on me fait beaucoup d'avances, mais je suis beaucoup trop vieux et honnête pour accéder à ces demandes. Cette femme en blanc dont je parle a la valeur de deux personnes, elle a une intelligence peu commune, et c'est une femme du jour. Les femmes du soir ont des familles à nourrir alors elles vont vite, leurs gestes sont brusques, elles me trainent contre mon gré, et tout se passe sans un mot, dans la nuit. C'est un vrai stress. Souvent elles remettent au lendemain ce qu'elles doivent accomplir, pour aller s'occuper de leurs enfants, et je reste en plan, Gros-Jean comme devant.
Moi : vous êtes un fin observateur.
Vieil homme : à ce propos, figurez-vous que l'on m'a demandé un avis médical sur un homme qui n'avait pas de diplôme. Faut-il préciser que cet homme venait d'être tué juste devant ma chambre.
Moi : pardon ?
Vieil homme : sa fille, qui était d'une force peu commune, venait d'être licenciée d'un poste de vente. Je l'ai aidée comme j'ai pu en faisant circuler son CV à droite à gauche. Hé bien elle a été embauchée pour tuer des cochons !
Moi : vous vivez des choses étonnantes !
Vieil homme : Elle pouvait en tuer des centaines à la minute, ses nouveaux employeurs russes étaient stupéfaits. Écoutez bien la suite : elle a fini par créer la Charcuterie Universelle la plus rentable du monde et elle est devenue très riche.
Moi : et son père alors ?
Vieil homme : hé bien on m'a fait constater sa mort au troisième étage de cette maison de retraite. On m'avait prévenu que j'aurais à faire l'autopsie de cette homme, mais pas sa toilette mortuaire !Heureusement il me restait quelques souvenirs d'une conversation avec un indigène de l'île Molène qui m'avait expliqué comment ils procédait aux plis mortuaires et au maquillage du macchabée.
Moi : je suis scotché !
Vieil homme : la femme en blanc m'a glissé à l'oreille que c'était une mort utile. Allez savoir pourquoi ? La mienne le sera-t-elle à quelqu'un?

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