Épigénétique : Dialogue avec un jeune chercheur

Tome 1 de l’EnSIGGlopédie des deux premières années de ce blog. En vente chez Carnetslivres.

Rencontre avec un jeune chercheur.

 

Ivan : Quelle est ta recherche ?

V : Je prolonge le travail que j’avais initié pour ma thèse. Je construits des modèles physico-chimiques qui permettent de comprendre et d’expliquer l’épigénétique. L’observation de la modification des gênes due au contexte est une science en pleine expansion.

Ivan : Tu fais donc aussi de la biologie ?

V : Oui en effet, on travaille sur les molécules. 

Ivan : Sur des molécules d’animaux de laboratoire j’imagine ?

V : Sur celles des mouches plus précisément. Le biologiste fait des observations sur les cellules du dos des mouches, celles qui donnent les lignes noires et les lignes blanches et avec ce matériel nous construisons des modèles.

Ivan : L’observation d’un changement génétique se fait sur plusieurs années ou dans un temps court ?

V : On observe les modifications moléculaires en direct.

Ivan : C’est passionnant...Comprendre les nouvelles orientations de la vie en temps réel, Wouahou !

V : Tu sais, c’est un beau chaos que l’on observe. Ça ressemble un peu à ce bobun thaï que je suis en train de manger.

Ivan : L’image est parlante et le plat est bon. Avez-vous la possibilité d’utiliser d’autres modèles extérieures pour les confronter aux vôtres ?

V : Que veux-tu dire ?

Ivan : Eh bien est-ce que le fonctionnement du cerveau par

exemple, ou celui de l’univers, peuvent vous éclairer ? Ce sont eux aussi des bobuns complexes.

V : Ha ! Dans ce sens là !?

Ivan : Oui. Ou bien les modèles météorologiques qui intègrent des millions de paramètres pour produire des prévisions ?

V : OK si on veut... Encore que les systèmes météo ne fonctionnent pas vraiment dans ce cas. Ce que nous observons correspond plus à de la lave. On observe une viscosité.

Ivan : Mais les molécules ont elles une mémoire ? Échangent-elles des informations entre elles ? Transforment-elles leur milieu ?

V : Oui. Prends un spermatozoide qui entre en contact avec l’ovule. On peut dire que l’ovule est une énorme masse d’informations dormantes. Eh bien l’information que va apporter le spermatozoide n’aura pas la même incidence quel que soit l’endroit où il va percuter l’ovule. Ce qui donne un être différent à chaque fois.

Ivan : On dirait que tu parles d’atterrissage d’un module sur une planète !? Est-ce que l’angle d’entrée du spermatozoide a une incidence ?

V : Ha ha ha, on ne sait pas...

Ivan : Et sa vitesse ?

V : On ne sait pas...

Ivan : L’ovule envoie-t-il  des informations au spermatozoide pour lui donner les coordonnées de la meilleure zône de pénétration possible ?

V : On ne sait pas. Par contre dès l’entrée du module spermatozoide dans l’enveloppe de la planète ovule, la division cellulaire commence et, quelle que soit la cellule qu’on observe, elle porte la mémoire de cette première division !

Ivan : La transmission de la vie est un processus fascinant pour un artiste comme moi qui s’intéresse particulièrement aux ressorts de la créativité. Merci infiniment. 

Website: ivan-sigg.com