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Blog d'Ivan Sigg

Blog d'Ivan Sigg

Carnet quotidien d'un Artiste Peintre Romancier,performeur en peinture digitale animée, consultant en innovation et créativité


Le vieil homme m'annonce ma propre mort (Chapitre 45)

Publié par Ivan Sigg sur 30 Mai 2016, 12:41pm

Catégories : #Dialogues, #philosophie, #dessin, #instants de vie

Le vieil homme m'annonce ma propre mort (Chapitre 45)

(Chaque semaine je vais dialoguer avec Le Vieil Homme dans sa maison de retraite)

Vieil homme : je viens de faire un rêve très gênant, avec intervention de la police ! C'était un rêve très riche en significations. Il y était beaucoup question de suicides à l'eau courante. Certains matins je m'étonne encore d'être en vie tellement ces noyades dans la Seine sont crues et récurrentes. Vous savez que dans un rêve on se noie en deux minutes, et dans un rêve c'est très vite passé deux minutes !

Moi : je veux bien vous croire, mais vous en réchappez toujours ! Vous êtes trop fort !

Vieil homme : oui et c'est pénible car je garde le contrôle mental de mes noyades. Ne trouvez-vous pas ça fort de café pour moi qui ne sait pas nager ! Figurez-vous que cette nuit, j'ai même inventé une nage que j'ai baptisée "L'indienne"...Une sorte d'héritage métissé des nages noires, indiennes et françaises. Tiens, je pourrais vous faire une indienne sur le tapis pour vous montrer...?

Moi : pas la peine, je vois très bien de quoi il s'agit !

Vieil homme : dans mon rêve, Les gens sur les quais me criaient "vous avez une jolie nage" et moi bien sûr de me rengorger en répondant la bouche pleine d'eau "mais c'est l'Indienne, il faut apprendre à l'exécuter"

Moi : Étonnant !

Vieil homme : savez-vous qu'il n'y a pas de délit caractérisé pour ça ? Aucun gendarme ne peut m'arrêter pour "pratique d'une nouvelle nage métissée en rivière"? On n'est ni sur le dos, ni sur le ventre, on est sur le coté, l'air ailleurs, en train d'enfiler éternellement, à l'égyptienne, la même manche de chemise... C'est indéfinissable et légalement imparable.

Moi : cela donne un air hautain et désuet, mais on dit que c'est efficace.

Vieil homme : dites, ma voix est-elle bien accessible et compréhensible ?

Moi : je vous reçois cinq sur cinq

Vieil homme : vos électrons sont-ils bien en place ? Car j'ai une fâcheuse nouvelle à vous apprendre...

Moi : check list interne... oui tout est en place.

Vieil homme : bon, hé bien hier, toute la journée, j'ai été convaincu de dla mort de Sigg par précipitation balconisante en étage élevé.

Moi : mince, mais Sigg c'est moi !

Vieil homme : oui et j'ai été saisi d'une grande tristesse par cette défenestration suicidaire, car je suis très attaché à vous. Cependant, ma fille m'a démontré le contraire par une règle de trois. Alors ça va beaucoup mieux depuis que je vous entends car vous êtes la preuve vivante de vous même.

Moi : extraordinaire !

Vieil homme : je crois que je suis en train de me transformer du dedans. Ma fille avec la psychiatrie, étudie le milieu interne, et vous, par votre parcours, vous frôlez la psychiatrie... C'est à vous que je dois la compréhension de l'illusion entre rêve et réalité. D'ailleurs je voulais vous reparler du Congrès du cheval...

Moi : on avait dit qu'on ne parlait plus de cette histoire de cheval ! Au fait, nous revenons d'une brocante où nous avons vendu plein de vieilleries familiales...

Vieil homme : là, je patine des oreilles...Je ne vous suis pas.

Moi : il s'agissait d'une vente de babioles, de vieux guéridons et de services à thé.

Vieil homme : qu'essayez-vous de me dire ? Mes neurones baguenaudent et, de baguenaudages en baguenaudations, le public qui s'intéresse à moi s'amenuise et s'interroge sur mon imagination plus furtive que fertile et je...

Moi : (Ce n'est quand même pas à moi de lui dire que ses filles vident son appartement où il ne reviendra plus) ...Dites, auriez-vous un petit creux ?

Vieil homme : oui, je sens que l'horloge du goûter va se prolonger jusqu'à ma chambre en faisant glisser son ineffable part de quatre quart sans âme et son jus d'orange sans pulpe.

Moi : bon alors je vais vous laisser. De toute façon je viens vous voir demain avec votre fille.

Vieil homme : "ça tombe bien" dit alors le vieux, dont le larynx se coince d'émotion car les électrons se bousculent dans ses synapses, ha ha ha.

Moi : et on ira rire ensemble au restaurant.

Vieil homme : là, j'ai carrément un trou dans la compréhension, l'enchainement était trop rapide pour moi... J'aimerais autant qu'on évite le couscous, car "qui quitte Alger quitte le couscous"... je préfèrerais retourner dans ce restaurant, italien il me semble, avec son décor de cuillers en bois prêtes à tomber, et ses toilettes magnifiques où vous me tenez le pénis... ha ha ha, je rigole, mais où d'aucun pourrait s'interroger, vue votre prévenance et votre affairement.

Moi : ça ne me fait pas rire !

Vieil homme : bon alors vous fermerez la porte des WC et on parlera de chevaux de course à travers la cloison ?

Moi : pas plus de pénis que de trotteur !

Vieil homme : un petit peu quand même ?

Moi : pas du tout ! Sinon c'est le couscous !

Vieil homme : bon topons là !

Moi : topons !

Vieil homme : ah ! Ça finit mieux que ça n'a commencé !

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