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Blog d'Ivan Sigg

Blog d'Ivan Sigg

Carnet quotidien d'un Artiste Peintre Romancier,performeur en peinture digitale animée, consultant en innovation et créativité


Organiser la participation des citoyens 2

Publié par Ivan Sigg sur 8 Juin 2012, 12:06pm

Catégories : #philosophie

Pour la deuxième fois j'étais invité par le groupe "Prospective pour le futur de la ville " qui se réunit à la Mairie du 3 ème arrondissement (élus, chargés de mission, spécialistes du développement durable, sociologues, philosophes, biologiste, urbanistes, architectes) pour réfléchir sur la "mixité sociale"

 

Mes Observations :
Absence d'un(e) psychanalyste et d'un(e) Pédagogue.
Jean-Pierre Corsia (chargé de mission développement durable mairie du XIème) et Jean-Marie Audry (APUR Atelier Parisien d'Urbanisme), apportaient des faits clairs et précis, mais j'ai assisté à 2h30 d'échanges d'opinions personnelles générales.
La discussion passait d'un sujet à l'autre sans que s'organise un tour de parole qui eut donné le temps à un constat ou une proposition de s'affiner.

Mes réflexions silencieuses (que je n'ai su ou pu dire) surgies pendant la réunion :

1) Le tirage au sort
 

 

Le philosophe, psychanalyste et économiste, Cornelius Castoriadis à écrit des choses passionnantes sur la démocratie athénienne et le tirage au sort, qui pourraient nous éclairer.
Le sous Commandant Marcos dans son livre remarquable sur la démocratie vivante "YA BASTA" (2 tomes aux éditions Adorno) dit : "J'accepte d'être gouverné si je peux gouverner à mon tour".
J'ajoute après eux, que seule l'introduction du tirage au sort à tous les niveaux d'élection, (avec la parité réelle et l'imposition du mandat unique non renouvelable) peut m'assurer, à moi citoyen(ne), la possibilité de gouverner.
Gouverner (la ville, le pays) est mon droit et mon devoir.
Tirer au sort des citoyens sans leur donner le pouvoir de décision est une esbroufe politique. La démocratie participative sans la responsabilité assumée est un miroir aux amulettes :) ... Assumée cela veut dire assumée par moi et non par un représentant ou un professionnelle de la politique.
L'intelligence (citoyenne ici) est de l'ordre de l'écoute, de l'observation sans jugement et de la pensée en acte, et non de l'ordre de l'ambition, de la compétition, du savoir, de l'expérience (politique), de la culture ou du conditionnement. Seul le tirage au sort permet l'émergeance et le brassage des intelligences.

2) Nécessité d'un centre ?

Observer la ville c'est observer de la pensée. Tout y est production de la pensée.
Or la pensée est le fruit de notre conditionnement, de nos à-priori, de nos opinions, de nos croyances... la pensée est un système de croyances organisées, elle est donc toujours de l'ordre du connu.
Comment s'affranchir de la pensée ? (Question révolutionnaire formulée clairement par le pédagogue Jiddu Krishnamurti 1895-1986) Ne pourrait-on observer la nature pour envisager le développement de la ville, pour découvrir l'inconnu de son développement arborescent à chaque instant ?
Le platane que je vois par cette fenêtre de la mairie du IIIème a-t-il un centre ?
Chaque feuille est un village ou un quartier (c'est là le lieu de la photosynthèse), chaque fruit est un lieu éducatif ou culturel prêt à essaimer; les branches et les rameaux sont les réseaux de transport; il y a un enracinement historique; le tronc est la structure solide et vivante des services financiers, sociaux et techniques, tronc qui est nourri par l'eau, les sels minéraux, le soleil = Par la diversité et la vitalité de ses habitants, la créativité de sa jeunesse, par l'immigration, par le tourisme...)

Dès que la pensée a un centre ( une idée, une opinion, un idéal, une croyance...) elle compare, mesure, s'attache à ce centre... Et finalement à peur de perdre ce centre. Alors elle se sclérose et par peur, rejette la différence et la nouveauté. N'en va-t-il pas de même pour la ville ?
Dès que nous dissolvons les frontières (intérieures et extérieures), il  n'y a plus de centre, le centre est partout, je suis bien partout où je suis, la ville s'ouvre à tous les possibles, je m'ouvre à tous les possibles...

3) Les frontières 

Il me semble absurde, dans un tel groupe de prospective, de continuer à penser en terme d'arrondissement "3ème et 4ème" ou "10eme et 11ème" ou "les onze arrondissements du centre"...
Vivre la mixité (et non la penser, analyser, décrypter...) c'est abolir, ici et maintenant, les frontières avec mon voisin et comprendre que mon comportement et son comportement sont totalement liés : mon air et son air, mon eau et son eau, mon alimentation et son alimentation, mes finances et ses finances, mes enfants et ses enfants, mes souffrances psychologiques et ses souffrances psychologiques (si si ce sont les mêmes)...
Attention : le mot même de mixité induit la frontière, la dualité : hommes/femmes, riches/pauvres, français/immigrés....

4) L'éducation

L'éducation c'est l'éveil à la conscience et non l'accumulation de savoir. C'est ce qui me permet de me révéler dans la relation à l'autre. C'est ce qui me permet de comprendre que je suis fondamentalement seul, mais que tout est lié. C'est ce qui me permet d'apprendre à écouter et observer,  et donc à vivre ensemble.

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