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Blog d'Ivan Sigg

Blog d'Ivan Sigg

Carnet quotidien d'un Artiste Peintre Romancier,performeur en peinture digitale animée, consultant en innovation et créativité


Freedom from the known = Se libérer du connu

Publié par Ivan Sigg sur 15 Mai 2009, 08:58am

Catégories : #philosophie

    "Voir est une des choses les plus difficiles au monde. Si mes yeux sont aveuglés par mes soucis, je ne peux voir la beauté d'un coucher de soleil. Nous avons, pour la plupart, perdu le contact avec la nature. La civilisation nous concentre de plus en plus autour des grandes villes : nous devenons de plus en plus des citadins, vivant dans des appartements encombrés, disposant de moins en moins de place, ne serait-ce que pour voir le ciel un matin ou un soir. Nous perdons ainsi beaucoup de beauté. Je ne sais pas si vous avez remarqué combien peu nombreuses sont les personnes qui regardent le soleil se lever ou se coucher, ou des clairs de lune, ou des reflets dans l'eau.
    N'ayant plus ces contacts, nous avons une tendance naturelle à développer nos capacités cérébrales. Nous lisons beaucoup, nous assistons à de nombreux concerts, nous allons dans les musées, nous consommons de la télé (et de l'internet), nous avons toutes sortes de distractions. Nous citons sans fin les idées d'autrui
(et les infos ), nous pensons beaucoup à l'art et en parlons souvent. A quoi correspond cet attachement à l'art ? Est-ce une évasion ? Un stimulant ? Lorsqu'on est directement en contact avec la nature; lorsqu'on observe le mouvement de l'oiseau; lorsqu'on voit la beauté de chaque mouvement du ciel; lorsqu'on regarde le jeu des ombres sur les collines ou la beauté d'un visage, éprouve-t-on le besoin d'aller voir des peintures dans un musée ? Peut-être est-ce parce que nous ne savons pas voir ce qui est autour de nous que nous avons recours à quelques drogues pour stimuler notre vision ?
    Une de nos plus grandes difficultés est celle qui consiste à voir par nous-mêmes, d'une façon réellement claire, non seulement le monde extérieur, mais notre vie intérieure. Lorsque nous pensons voir un arbre, le voyons nous réellement ou voyons nous l'image que le mot a créé ?
    Ai-je jamais essayé de regarder un arbre (ou un tableau) sans les associations et les connaissances que j'ai acquises à son sujet, sans préjugés, sans jugements, sans aucun des mots qui font écran entre moi et l'arbre (entre moi et le tableau) et qui m'empêche de le voir tel qu'il est dans sa réalité ? Essayons et voyons ce qui se produit lorsque j'observe avec tout mon être, avec la totalité de mon énergie. Dans cette intensité il n'y a pas du tout d'observateur : il n'y a que l'attention. Ce n'est que l'innattention qui sépare l'observateur de la chose observée. Dans l'attention totale il n'y a pas de place pour des concepts, des formules ou des souvenirs."
                                Jiddu Krishnamurti (1895 - 1986) in "se libérer du connu"
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