SUGIMOTO Toshihiko :
Cher Ivan san. Cette œuvre est un autre de vos mondes fantastiques, plein de merveilles et de fantômes (occidentaux et japonais?)! La danseuse me rappelle "Izumo no Okuni (Okuni de la région d'Izumo) qui dansait au bord de la rivière de Kamo-gawa à Kyoto vers le milieu du 16ème siècle. Cette danse est considérée comme l'origine du Kabuki. Une chose m'impressionne : la main au-dessus du danseur ressemble à l'aile d'un oiseau. Alors elle danse comme une grue, ce qui m'amène à nouveau à un autre folklore japonais “鶴の恩返し” (récit d'une grue).
SIGG Ivan :
Merci beaucoup Toshihiko san. Quelle belle interprétation vous m'offrez sur le petite œuvre (format A5) que je vous ai envoyé ! Il est rare que quelqu'un prenne le temps de vraiment regarder une peinture. Je ne connais pas Okuni san mais je suis fier de la faire revivre dans vos yeux. Vous me donnez ici l'opportunité de lire cette œuvre avec vous : Dans les pensées de la danseuse, au-dessus de sa tête, il y a une grue de nuit ou un aigle noir (à gauche), et une tête d'homme (à droite). Tant de questions surgissent : - Est-ce le signe d’un choix qu'elle doit faire? - Est-ce que ce sont des ailes d'oiseau ou des ailes de peur ? (« la peur donne des ailes » dit on) - Est-ce que ce sont des ailes ou des mains d'homme? - Cette danseuse est-elle une femme de pouvoir pleine d'ambition? - Quel est ce yokai sympathique et souriant (sûr la gauche) qui donne forme à la danseuse ? - Le mouvement de la danse et ses peurs intimes dénudent la danseuse... et la rendent belle.
SUGIMOTO Toshihiko :
Bonjour Ivan san. Lire une œuvre avec son créateur lui-même est très stimulant et excitant. Ci-joint le portrait d'Izumo no Okuni que j'ai trouvé sur Wikipedia. Selon l'article, elle a dansé avec un danseur masculin qui symbolisait le fantôme de son défunt mari. Ceci, je ne le savais pas, mais mon imagination qui a été stimulée par votre travail semble assez proche de ce que Okuni essayait vraiment de créer avec sa performance. Avec votre utilisation de la couleur bleue, je pense que ce que son visage implique n'est pas la peur mais la tristesse. La main du danseur est tendue pour tenir l'aile (les ailes sont en fait les mains des oiseaux) d'un oiseau fort = son défunt mari qui, corps et âme, lui manque beaucoup. Le fantôme à gauche est un clown du théâtre. C'est ainsi que j'interprète instinctivement cette peinture. C’est très intéressant et très psychanalytique.
SUGIMOTO Toshihiko :
Dear Ivan san. This piece of work is another of your fantasy world, full of wonders and ghosts (western and Japanese?)! The dancer reminds me of “Izumo no Okuni (出雲の阿国)” (Okuni from the region of Izumo) who danced at the riverside of Kamo-gawa in Kyoto around the mid-16th century, which is regarded as the origine of Kabuki. One thing that impresses me is the hand above the dancer : it looks like the wing of a bird ! So she is dancing like a crane, which again leads my mind to another Japanese folklore “鶴の恩返し” (reciprocation of a crane).
SIGG Ivan :
Thank you very much Toshihiko san. What a beautiful interpretation you offer me on the small painting (A5 format) that I sent you! It is rare for someone to take the time to really look at a painting. I don’t know Okuni san but I am proud to revive her in your eyes. Thank you to give me the opportunity to read this work with you. In the thoughts of the dancer, above her head, there is a night crane or a black eagle on the left, and a man's head on the right. So many questions : Is it a choice she has to do ? Are they wings of a bird or wings of fear ? Are they hands of a man ? Is she a woman of power full of ambition ? And what is this nice yokai smiling on the left that gives shape to her ? The dance movement and intimate fears denude her... and make her beautiful...
SUGIMOTO Toshihiko :
Hello Ivan san. Reading a piece of art with his creater himself is very stimulating and exciting. Attached are the portraits of Izumo no Okuni that I took from Wiki. According to the Wiki article, she danced with the male danser who symbolized the ghost of her late husband. This, I didn’t know, but my imagination that was evoked from your work seems pretty close to what really Okuni was trying to create with her performance. With your use of blue color, I think what her visage implies is not the fear but sorrow. The hand of the danser is reached out to hold the wing (wings are actually the hands of birds) of a strong bird = her late husband whom she, body and soul, misses very much. The ghost on the left is a clown of the theater. That is how I interpret this painting instinctively. Very interesting and very psychoanalytic.