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Blog d'Ivan Sigg

Blog d'Ivan Sigg

Carnet quotidien d'un Artiste Peintre Romancier,performeur en peinture digitale animée, consultant en innovation et créativité


Socrate, Roustang et Krishnamurti

Publié par Ivan Sigg sur 9 Décembre 2009, 08:35am

Catégories : #philosophie

    J'ai achevé la lecture de l'essai de François Roustang "Le secret de Socrate pour changer la vie". Très beau travail de découverte du "vrai" Socrate à travers l'analyse des pensées qui lui ont été attribuées. Lecture passionnante qui confirme les très nombreux échos de cette pensée libre que j'avais trouvés chez le philosophe Jiddu Krishnamurti (1895-1986).
    Lecture qui éclaire et s'accorde également avec ce qui surgit chaque fois que ma  "pensée décalée" entre en dialogue avec ma femme, avec mon ami Habib, avec Charles-Henri et Denis mes deux amis éditeurs de presse, avec mon ami éditeur Daniel, avec des artistes comme Eric, des psychanalystes, des psychothérapeutes médiateurs de formations, avec un professeur de lettre partisan de la pensée rationaliste, avec deux médecins franc-maçons, avec Marc un voisin bouddhiste ...
    Un gros bémol dans ce livre : les passages lumineux sont à dégager d'une gangue d'analyses trop détaillées - décryptage incontournable sans doute - mais trop touffues pour le lecteur lambda. J'avoue avoir dévalé de nombreuses pages en diagonale. Accrochez-vous, ça vaut le coup !

Les extraits qui m'ont éclairé :

-"Socrate interroge sans relâche en vue d'obtenir la reddition de l'interlocuteur et de le faire goûter au non-savoir"
- "Le dialogue aporétique, c'est à dire qui n'aboutit à aucune conclusion, est une marque reconnue de la manière de Socrate"
-"Socrate allait répétant qu'il ne savait rien"
- "Les paroles de Socrate atteignent les auditeurs et bousculent leur position dans l'existence"
- "Sans les chants et sans la danse, mais avec les seules paroles, Socrate fait de ses interlocuteurs des possédés. Ils semblent perdre la maîtrise d'eux-mêmes (de leur moi diait JK ?), mais, et c'est là l'une des originalités de l'entreprise, c'est pour mieux les situer dans leur existence et pour mieux les faire entrer en correspondance avec leur entourage sans avoir à le décider"
- "Le dialogue est mené tambour battant pour que le dialogué n'ait pas la possibilité de réfléchir et par là de se reprendre. Il faut qu'il perde pied " (pour qu'il soit dans l'action de la perception et non dans la ré-action de la pensée dirait JK ?)
- "Le but du dialogue est donc non pas la recherche de la vérité, mais l'expérience du non-savoir. Ne pas penser pour pouvoir agir en pensant. Il s'agit d'obtenir un désancrage des habitudes de penser et d'agir" (Se libérer du connu dirait JK )
- "On n'a pas à se maîtriser si l'on est accordé à ce qui arrive à l'intérieur et à l'extérieur" (aucun but, aucune volonté, aucun choix, si l'on est totalement attentif dirait JK ?)
- "L'artisan pense ce qu'il fait et fait ce qu'il pense; sa pensée est introduite dans ce qu'il fait et dans la manière de le faire"
- "C'est le non-savoir qui introduit l'être humain à ce qu'il est " (quand je m'affranchis du savoir, par l'attention totale, alors surgit la réalité , dirait JK ? )
- "Même si les composants du passé entrent en jeu, puisqu'ils entrent dans un système de relation nouveau, ils sont eux-mêmes nouveaux à chaque instant"
- "Socrate propose une voie inintelligible pour des gens raisonnables"
- " L'interrogation permanente, les doutes, la revendication d'ignorance, le suspens qui termine les discussions donnent à cette pensée une allure inquiétante. Tout cela n'est guère compatible avec le sérieux d'une philosophie qui fonde et qui affirme"
- "Le fait de de ne pas avoir de réponse à la question posée fonde une liberté pratique"
- "Manière socratique constante de ne pas séparer l'universel du sensible"
- " Tant que l'on est à la recherche des moyens et de la meilleure façon de les mettre en oeuvre, on est à distance et on accentue même cette distance. On reste enfermé dans un cercle vicieux, incapable de s'en extraire. Tous les efforts que l'on fait nous y confinent un peu plus, car ils soulignent notre éloignement" (ne pas être dans la volonté, la méthode ou la discipline, mais voir ce qui est, dirait JK ?)
- " Ses formules ne sont pas de simples énoncés, ce sont des actes"
- "Socrate est passé de l'autre côté, il s'est installé de l'autre côté, là où un être humain est un être humain et où il n'y a plus rien à choisir"
- "Tout est déjà là, mais recouvert de choses inutiles qui empêchaient de voir et de faire" (il n'y a que ce qui est. Les images et la pensée empêchent de voir, dirait JK ?)
- "Il est impossible d'attribuer à Socrate le fameux "connais-toi toi même" (...) Socrate réfute cette définition de la sagesse (...) Il n'y a pas de savoir de soi-même (...) Il n'y a pas un savoir qui pourrait agir sur lui-même et être à lui-même son objet. Il n'y a pas non plus une sagesse qui surplomberait tous les savoirs et qui en aurait la connaissance, car il n'existe que des savoirs particuliers." (Soit attentif à toi-même, comprend toi toi-même, dirait JK ?)
- "La vertu n'est rien d'autre que le non-savoir" (JK dit : la vertu est un état constamment renouvelé qui ne peut pas être structuré dans le temps. La vertu peut-elle être cultivée ? Si elle le peut, ne devient-elle pas quelque chose de mécanique et par conséquent dépourvu de toute vertu réelle. Seul l'homme vaniteux cultive la vertu )
- "Cette soi-disant profession d'ignorance ("je ne sais pas") n'est que l'expression répétée d'un doute radical, d'une expérience de l'aporie, de l'aporie comme expérience" (le savoir est toujours limité, la vérité est un pays sans chemin, dit JK)
- Socrate dit " Le plus savant est celui qui sait qu'en fin de compte son savoir est nul" (je sais que je ne sais pas dirait JK ? )

- "Cette mort menaçante n'est pas à craindre. Comment pourrait-on, en effet, craindre une chose dont on ne connait pas les effets ou dont on ignore si elle est profitable ou dommageable ? C'est donc encore le non-savoir qui est à l'oeuvre et qui désamorce la crainte de la mort" (Le non-savoir, et l'attention sans jugement ni comparaison, dirait JK ? Et il ajouterais : nous ne pouvons pas avoir peur de l'inconnu, nous avons peur de perdre le connu)
- "S'il n'y a plus de comparaison, plus d'estime ou de mésestime, plus de valeur ni plus de jugement, dans la transe (dans l'attention pénétrante dit JK) surgit la vertu humaine, l'excellence humaine, ou la justice ou ce qui est juste avec la justesse, un joyau auquel il n'est rien besoin d'ajouter" (Si je cesse de me comparer alors j'existe dit JK)
- " l'état de transe (l'attention pénétrante dit JK) transforme tout en acte, intègre tout dans l'acte quotidien. Il n'y a plus de jugement. Il suffit que ce soit" (c'EST,  dit JK)

commentaire posté par Frédéric Delalot :
Je me sens quasiment mû par une force qui me pousse à faire un petit commentaire, suite à la lecture de ton article, Ivan, qui m'a beaucoup touché. On ne peut rien affirmer mais on peut appréhender la Vérité comme vivante. L'univers de la conscience ne peut signifier un champ fermé et de jugement. Définir et se comparer, bien d'accord avec ce que tu écris, cantonne dans le connu et peut-être dans la peur d'aller au-delà du connu. Bonne journée.




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