Eric : Qu'est-ce qu'on peut faire par rapport à cette histoire de retraites ? Moi je suis d'accord avec les manifestants, mais bon je ne descends pas dans la rue, car c'est toujours la même chose, l'éternel ballet des avancettes et des reculades...
Ivan : Il n' y a aucune forme nouvelle de lutte, aucune prise de conscience créative ! J'entends les mots "combattre", "être offensif" "pacte populaire"... on est dans la copie, l'imitation et la répétition, depuis 50 ans comme si l'on était conditionné/programmé pour un certain type de rapports (de force en l'occurence). On n'est jamais dans l'intelligence ou dans le rire.
Eric : Faut bien bouger, répondre à l'urgence, non ?
Ivan : Répondre à l'urgence c'est ce qui nous fout dans la merde, nous maintient le nez dans notre caca ! A nous polariser sur les 60 ans et sur l'obtention de meilleurs salaires, nous nous plaçons exactement là où les intérêts dominants nous attendent (Les 40 du CAC40, les décideurs économiques, Sarko et ses amis). La réévaluation des salaires ou des retraites n'a jamais modifié en profondeur le comportement des gens. Depuis le temps ça se saurait. Nous nous plaçons toujours dans une modification/déplacement/amélioration de l'existant. Toujours dans un rapport à l'argent, jamais au vivant. Mais ce n'est ni d'une réforme économique, NI D'UNE RÉVOLUTION ÉCONOMIQUE dont nous avons besoin : nous devons accomplir ici et maintenant, une révolution psychologique !
Prenons les 60, 62 ou 65 ans qu'on nous fait pénétrer à chaque journal d'info ou à chaque manif, mais merde ! qui va oser le dire que c'est à 50 ans qu'il faut toucher sa retraite, en pleine maturité, après 30 ans de boulot (années d'études ou d'éducation des enfants comprises). Ca libère du boulot pour tous les jeunes qui arrivent sur le marché et ça fait disparaitre la notion de chômage avec toutes les dépenses qu'elle entrainait. Imagine le pays créatif que la France peut devenir alors !
Eric : et après 50 ans ?
Ivan : Après 50 ans chacun travaille ou ne travaille pas, mais il est certain qu'une majorité de gens se prennent en main et deviennent créatifs, transmettent leur expérience ou reprennent des études.
Eric : Très bien mais aucun parti n'est prêt à se ridiculiser en annonçant une telle mesure !
Ivan : Non, aucun. laisse les partis où ils sont. La forme "Parti" même, sert les intérêts dominants. C'est aux citoyens de s'autoriser d'eux-mêmes et de décréter celà !
Eric : C'est bien beau, mais ne faut-il pas du temps pour que les choses changent ?
Ivan : Non, il ne faut pas se placer dans le devenir, la liberté se décrètent ici et maintenant. Le temps, psychologique, c'est la pensée, l'argent, le connu. La liberté, la vie, c'est le présent, l'inconnu à chaque instant donc. Il faut faire rire les hommes pour qu'ils ouvrent les yeux sur leur propre conditionnement et non les pousser à résister, combattre où lutter. Il faut être des bouffons de carnaval qui mettent le monde à l'envers et font surgir des vérités en mettant la réalité à nu. Il faut utiliser tous les réseaux parallèles, Internet, Les portables, Utube, les dazibaos de rue, les pochoirs de trottoir, les cafés, les autocollants, les panneaux de pub...
Eric : Tu proposes quel type d'action ?
Ivan : Elles n'ont de réalité que si on les invente ensemble dans l'instant.
Bon quand même quelques exemples :
1) Imagine qu'un groupe fasse circuler sur la toile "Si vous avez 50 ans ou plus, émancipez-vous, arrêtez-vous de travailler aujourd'hui-même et transmettez votre expérience ! " ou bien " Aujourd'hui, si vous avez 60 ans, sans réfléchir, échangez votre poste de travail ou votre fonction avec le jeune de 25 ans le plus proche de vous"
2) Imagine qu'un groupe crée sur Internet un gouvernement et une assemblée parallèles d'avatars (on supprime le sénat et la bourse) qui dirige une France virtuelle en ligne, un peu comme Mandela (avec l'ANC) dirigea un gouvernement parallèle en prison durant 25 ans...
3) Imagine qu'un groupe décide de pointer sur Internet toutes les dépenses inutiles, en publiant les photos de porte-avions
et de sous-marins nucléaires, les immatriculations de voitures et avions de fonction, les photos d'immeubles de bureau vide, les chiffres des éxonérations de charge des entreprises qui ne
réinvestissent pas ou ne créent pas d'emploi, les bénéfices des 40 du CAC40 et les salaires des 40 patrons du CAC40...
4) Imagine que des groupes d'artistes décident d'offrir leur création en peignant en public sur les grands panneaux de pub que l'on est obligé de subir dans toutes les grandes villes.
Eric : Hé hé...
Ivan : etc. J'attends les propositions