Sous cette enveloppe lapinesque (Specimen rare de Cuniculus Oryctolagus réalisé à base de macules de KUU#1) accompagnée de cette lettre toute en toupet, Olivier Barrot reçoit par la poste, à FR3, un roman que m'on épicier qualifie de "tunisien" pour tous ses clients qui ont du mal à utiliser le mot "révolutionnaire" :
Lettre à Olivier Barrot
FR3 . Emission " Un Livre Un Jour "
Bonjour Olivier
En ces temps de révolutions populaires dans les pays arabes, avez-vous eu la chance de lire un seul roman révolutionnaire — je ne parle pas d’idéologie, mais d’écriture — un livre à part donc, un objet inclassable qui réenchanterait la langue, les oreilles et la vue, en ordonnant les mots avec une syntaxe circacienne ? Non ?
Alors ce livre, le voici, qui convoque à la fois Cervantès, Laurence Sterne, James Joyce, Bashô, John Kennedy Toole et Thomas Pynchon, pas moins !
Vous comprendrez certainement, vous le passionné de lecture, que cette langue là ne peut-être que rugueuse, insolite et truculente, et qu’il vous faille lire au minimum 100 pages pour « apprendre le Sigg ».
Sur l’Île du toupet, il est question de développement du râble, pas celui faux cul des humains aveugles, mais celui foutraque des lapins. En espérant que mes 3000 Cuniculus Oryctolagus sauront vous (télé)épater, et dans l’espoir de vous entendre en rire sur le petit écran, je joins à cet exemplaire (dédicacé avec une patte de lapin(ture)) mes salutations les plus art-micales.
Ivan Sigg
PS : Ce roman n’a pas trouvé plus de 50 lecteurs. Votre passion et votre voix pourraient lui faire rencontrer les 1450 qui lui manquent...