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Blog d'Ivan Sigg

Blog d'Ivan Sigg

Carnet quotidien d'un Artiste Peintre Romancier,performeur en peinture digitale animée, consultant en innovation et créativité


Mixité sociale et prospective pour une ville future 1

Publié par Ivan Sigg sur 4 Juin 2012, 10:04am

Catégories : #philosophie

Alexandre Jaillon et Christiane Gilon (élue du 3ème arrondissement de Paris) m'invitaient il y a peu, à un groupe de réflexion sur la ville et la "mixité sociale" (une quinzaine de personnes). Il est rare qu'un artiste peintre soit convié avec des élus, des architectes, des urbanistes, des philosophes, dessociologues, des biologistes et des économistes pour mutualiser leurs regards sur la ville.

 

 Curieux mais dubitatif, ma réponse fut celle-ci :


J'habite le XVIIIème arrondissement. J'oeuvre au quotidien en peintre, illustrateur, graphiste, écrivain, poète, pédagogue et éditeur de la revue expérimentale KUU.

Comment faire pour dissoudre toutes les frontières ? Et en premier lieu les frontières psychiques ? Qu'est-ce qui crée des divisions et donc du conflit, à l'intérieur de nous comme à l'extérieur ? C'est la pensée ! car la pensée est une réaction de la mémoire. En ce sens elle est toujours vieille et limitée. 

C'est mon conditionnement qui m'agit. Puis-je m'affranchir de ce conditionnement et voir mon voisin avec des yeux neufs, sans aucun à-priori ?

N'est-ce pas tout le processus psychique qui est à interroger ? J'en appelle à une vraie révolution psychologique : Comment décréter ma liberté de citoyen ? Comment m'affranchir de toute autorité intérieure et extérieure ? Non pas demain, mais ici et maintenant ?

Pouvons nous être totalement attentifs à notre violence, à notre désir d'accumulation, à notre désir de possession, à notre désir de destruction, à nos identifications, à nos croyances et à nos idéaux, à nos rejets, à nos soumissions... ?

Peut-on vivre pleinement au présent, sans mesure, sans comparaison, sans idéal, sans opinion, sans jugement, c'est à dire en étant totalement perceptifs ? Ma réponse est oui, et j'ajoute que c'est cette attitude ouverte à tous les possibles qui modifie réellement le monde.

Une fois intégré cela, les idées de "mixité sociale, de développement économique, de développement durable, d'accès à la culture et de démocratie participative", se dissolvent d'elles-mêmes dans l'action juste, cette action qui ne découle pas de la pensée, mais de la perception.

Ne pas questionner le processus psychique et l'éducation dans un tel collectif, ce serait s'interdire tout changement, et en particulier toute évolution de la ville.

Art-micalement 

 

La réponse fut positive :


  Merci beaucoup Ivan pour ta réponse qui nous a bien fait cogiter ! Nous attendons beaucoup de ta réflexion sur la "libération psychologique"...

 

Aussi je me rendais à cette première réunion.

Je ne peux pas vous résumer ici tous les propos échangés, mais (je peux vous envoyer le compte-rendu/résumé de la réunion par email) voici le retour que je fis :

 

  Merci de m'avoir invité à cette soirée très intéressante.

J'ai découvert, dans ce décor "rencontre du troisième type" (la salle du conseil municipal de la Mairie du IIIème) , une diversité sympathique et étonnante, habitée par un étrange vocabulaire : mixité sociale, gentrification (j'entends l'oxymore "gentille vitrification"), temps paramètre/temps compagnon, ville démixée, ville dégénérée, Paris Métropole contre Grand Paris...

 

J'ai exprimé l'importance fondamentale, que revêtait selon moi l'observation du psychisme (tout le processus de la pensée : mémoire, conditionnement, réaction, projection, idéaux, croyances...) dans la compréhension de soi, de notre relation à l'autre, du couple, du rapport au voisin, du groupe, du quartier, de la ville, de nos peurs...

 

J'ai dit toute l'importance de l'éducation dans la formation des futurs citoyens ainsi que du lieu de vie (culturel et social) - respecté par les parents - que constitue une école de quartier.

 

J'ai dit que le futur sur le plan psychologique était une illusion (pour bien pointer le fait que le futur dont on parlait ici etait un futur technique, technologique, mesurable...)


J'ai décrit l'expérience avortée (refusée par la députée) de la façade de l'école Vauvenargue, l'expérience réussie de ma façade de maison (autorisée par la Ville de Paris) et l'expérience avortée de la gare Saint Ouen de petite ceinture.

 

J'ai mentionné la perte d'énergie qui consiste à se fermer à la ville quand on marche sans la voir (ce qui équivaut a rester dans le connu) et l'énergie de vie créatrice qui surgit quand on entre en perception, en contact avec l'instant (ce qui équivaut à s'ouvrir à l'inconnu).

 

J'ai posé la question de savoir comment faire pour qu'un tel groupe de réflexion reste en contact avec la rue et les citoyens ?

 

J'ai proposé que l'on invite un psychanalyste formé à l'écoute du groupe (notamment pour pointer comment la parole circule, ses noeuds, les sujets disparus ou inabordables...), de la famille et du couple; et que l'on invite également un pédagogue observateur de l'école actuelle et au fait des pratiques des écoles alternatives.

 

Je pense que j'ai été écouté, et je vous en remercie, mais je ne suis pas sûr que mon propos décalé (révolutionnaire?) ait été entendu... ou soit entendable ? :)

 

Art-micalement


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