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Blog d'Ivan Sigg

Blog d'Ivan Sigg

Carnet quotidien d'un Artiste Peintre Romancier,performeur en peinture digitale animée, consultant en innovation et créativité


Les gens sont méchants ! par Ricardo Salvador

Publié par Ivan Sigg sur 18 Janvier 2011, 20:31pm

Catégories : #littérature

"Les gens sont méchants" un roman de Ricardo Salvador.

Hé hé, voilà un roman cru cru cru !

"Comment expliquer que le ramolissement des chairs chez la femme coïncide d'office avec un durcissement du caractère. Au moins, chez l'homme, le ventre flasque s'accompagne d'une mollesse d'esprit proportionnelle. L'affaissement a l'honnêteté d'être général."

 

En quelques pages, la trajectoire pourrie de la vie d'Hyppolyte — enfant moins désiré qu'un chien —  est toute tracée. On se poile dès les premières lignes. C'est dans la veine du grand San Antonio (Frédéric Dard).

A son propre étonnement Hyppolite se marie avec Lucille. 12 années passent en une ligne où "les sens prirent le pas sur tout le reste" puis "Lucille prit son essor professionnel  ainsi que de nombreux kilos" ainsi qu'un chien kiki "qui est une merde". Aussi, dès la page 14, Hyppolite décide de supprimer Lucille et il va blinder son affaire pour en faire un crime parfait : quelle arme du crime ? (le tisonnier); où cacher le corps  ? (dans un étang près de chez son odieuse belle-mère); quel alibi ? (présence à un match de foot avec un vieux pote); quel trajet plausible ?... De nombreux dialogues intérieures savoureux (malgré la présence de clichés et de phrases toutes faites) lui permettent d'anticiper les interrogatoires avec les deux "clichés de flics" qui vont enquêter.

Page 82, quand il se décide enfin à étouffer sa femme  — là je n'ai pas compris — elle est déjà morte à côté de lui !!! S'est elle suicidé ?

C'est là qu'Hyppolite découvre dans un carnet intime que sa femme le trompait de façon engagée et amoureuse avec un inconnu (crédible ?).

La seule attention qu'avait Lucille pour Hyppolite au quotidien était de lui acheter du sel de substitution "pour sa tension" : étrange, chaque fois qu'il en  met dans un plat il a des migraines, des nausées puis des hallucinations. On supute alors que, depuis le fond de son étang, Lucille l'empoisonne tranquillement (par mithridatisation), quotidiennement, chaque fois qu'il sale un plat !

A partir de là on ne rit plus du tout et pendant 170 pages on va assister à la terrible noyade d'Hyppolite dans une monstrueuse paranoïa où, pressé par les  deux flics qui se rapprochent de plus en plus de la vérité, il va trucider tous ceux qu'il soupçonne de le soupçonner. J'avoue que l'humour du départ m'a manqué dans cette dérive sanglante.

Je ne vous raconte pas la scène finale qui réserve une surprise de taille. On se prend à se demander si Lucille n'était pas, finalement, une femme charmante et incomprise ? :)

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