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Blog d'Ivan Sigg

Blog d'Ivan Sigg

Carnet quotidien d'un Artiste Peintre Romancier,performeur en peinture digitale animée, consultant en innovation et créativité


Dialogue avec C sur le féminin et le masculin

Publié par Ivan Sigg sur 24 Juin 2011, 07:25am

Catégories : #Dialogues

N : Tout le monde dit qu’avec l’effondrement de la Grèce et sa sortie possible de la zône Euro, on va vers une crise majeure...?

C : Ah, ça y est, tu te rends à la raison, depuis le temps que je te le disais ! Vous allez vous foutre de moi, mais les planètes le disent dans tous les thèmes et je commence à faire des provisions, à acheter des boites de sardines et du sucre.

N : Alors on fait quoi ?

C : Ce qui nous sauvera c’est la cohérence et l’intégration.

Ivan : Ce qui veut dire ?

C : Que nous devons être intègres.

(…)


C : Dites-moi ce que vous en pensez, j’ai rencontré un homme, il a voulu qu’on aille chez lui, je préférais visiter un musée, hélas j'ai accepté. L’ambiance était glaciale. « C’est quoi ton non dit? » je lui ai demandé. « Commence par me dire ton non-dit » il m’a-t-il répondu. Je suis partie, faut pas déconner !

Ivan : Tu ne vas pas le revoir ?

C : Non, j’ai besoin d’un homme masculin qui assume et qui ne me demande pas de prendre les décisions à sa place.

Ivan : N’est-on pas sujet à toutes les souffrances si l’on a un but ? si l’on connaît ce que l’on cherche ? La réalité n’est jamais au rendez-vous des attentes, sinon de façon momentanée et non durable…

C : Il ne voulait qu'une chose,coucher avec moi !

Ivan : Vous souhaitiez peut être la même chose, mais de façon différée, le soir même pour lui et dans un mois ou deux pour toi. Vos temps psychologiques sont différents …

C : Le monde est divisé en masculin et féminin. Je connais mon côté masculin. L’homme pénètre et la femme accueille. La passivité est féminine. L’infantilité de l’homme c’est de la féminité.

Ivan : Est-ce que ce ne sont pas que des mots ? tout un conditionnement qui nous aveugle ? Il n’y avait peut être qu’un manque de respect et d’attention entre vous ce soir là, mais pas une histoire de féminin et de masculin ?

C : Le féminin et le masculin c’est notre réalité. Il faudrait être aveugle pour nier les différences et penser que nous sommes tous pareils !

Ivan : J’observe bien sûr des différences physiques et dans le même temps je constate que nous souffrons tous de la peur, de la colère, de la haine, de l’égoïsme, du désir de posséder, du désir de pouvoir, du manque d’attention, de l’illusion du devenir… là, on est hors des divisions riche/pauvre, nord/sud, noir/blanc, féminin/masculin ou autres...

C : Je sais que je n’ai pas inventé l’eau tiède mais j’ai déposé un brevet sur mon concept de « réconcilier en nous le féminin et le masculin », j’y crois vraiment.

Ivan : Pourquoi introduire à nouveau des divisions ? Penser de nouvelles divisions ? les théoriser ? les breveter ? Le savoir n’est-il pas universel, sans frontières ?… Ne peut-on s'ouvrir à tous les possibles en étant attentif à la discontinuité de la réalité surgissante et à la nouveauté de toutes choses ? Tu le disais ce matin, ce qui peut nous sauver c’est la cohérence et l’intégration. Penser le monde de façon duelle en féminin et masculin, n’est-ce pas ajouter de la division et du conflit ?

C : Mais non, c’est la réalité, c’est un fait que tout le monde peut constater !

Ivan : La réalité c'est que tu désirais cet homme et que tu as accepté d'aller chez lui alors que tu ne voulais pas... Dans le respect (de soi et de l'autre) il n’y a pas de division féminin/masculin. Dans l’humilité il n’y a pas de division féminin/masculin. Dans la beauté il n’y a pas de division féminin/masculin. L’attention n’est ni masculine ni féminine. La vérité n’est pas masculine ou féminine. L’amour n’est pas divisé en masculin ou féminin…

C : Mais oui, bien sûr, évidemment. Les sages sont au-delà de ces divisions, mais pour nous, pour toi, pour moi, c’est notre réalité le féminin et le masculin !

Ivan : Et si le problème n’était pas le féminin et le masculin mais tout le processus de pensée qui découpe le monde ainsi en deux ? qui invente les opposés et les contraires ? Notre vieux cerveau est une belle machine dont le rôle est d'assurer notre sécurité depuis des millénaires en créant ces barrières artificielles…

C : Tu parles de la pensée, mais moi je te parle de la conscience...

Ivan : Qu’est-ce que la conscience ? Serait-ce quelque chose qui flotte au dessus de la pensée et qui pourrait avoir du recul sur la pensée et la juger ?

C : Bien sûr. Par exemple je suis consciente que je suis triste.

Ivan : Qui dit « Je suis ceci » ? C’est la pensée. Il n’y a pas d’entité qui voit la tristesse. La pensée est la tristesse, la pensée est la peur, la pensée est la colère. La pensée est une réaction de la mémoire au stimuli du réel. La pensée ne peut pas se penser.

C : Mais bien sûr que si ! Aller au revoir !

Ivan : Ha ? au revoir alors …

 

Entendu il y a quelque jour à France Inter une parole pleine de vide de Régis Debré «  il faut bien connaître le passé pour prendre du recul sur le présent ». Ca sonne familier si on écoute que d'une oreille, mais à y regarder de plus près ça ne veut rien dire.


 

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