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Blog d'Ivan Sigg

Blog d'Ivan Sigg

Carnet quotidien d'un Artiste Peintre Romancier,performeur en peinture digitale animée, consultant en innovation et créativité


Dialogue à 15 autour du processus de la pensée (1ère partie)

Publié par Ivan Sigg sur 21 Mars 2011, 23:10pm

Catégories : #Dialogues

Suite des rencontres de l'Association Culturelle Krishnamurti des 19 et 20 mars 2011

  

" Est-il possible que le penseur et la pensée ne fassent qu’un ? " interroge Jiddu Krishnamurti

- Sacré programme !

- Il écrit aussi «  Il n’y a pas d’amour et de compassion dans le moi », ça m’interpelle !

- Moi j’ai un peu de mal avec l’idée que la peur c’est moi, que la peur et moi ne fassent qu’un…

- C’est difficile de ne pas conceptualiser

- Qu’est-ce que ça veut dire « être la peur » ? Il y a une lutte pour repousser la peur

- Oui, on se dissocie, il y a une lutte intérieure

- La chose positive, le bien être, la joie, ne nous posent pas problème alors que la chose négative nous gêne et l’on voudrait être autre chose. Pourquoi fuit-on ?

- Est-ce que le fait d’éviter la souffrance fait que la souffrance n’existe pas ?

- Les gens disent qu’ils bougent quand ça ne va vraiment pas. Si tout baigne, pourquoi je bougerais ?

- Tout baigne superficiellement

- On veut que ça continue à baigner et commencent la recherche, l’effort, la résistance, le conflit et la souffrance

- Je suis dans un état de peur alors j’imagine qu’un état de tranquillité est possible. J’entre dans l’imaginaire et je ne suis plus avec ma peur

- Quel est le contentement du « ça baigne » ?

- Est-ce que ce n’est pas le moi, tout mon conditionnement, qui dit ça baigne. Le moi est en sécurité

- Mais comment s’en aperçoit on ?

- C’est que la peur est là, la peur de perdre ce « ça baigne »

- Qu’est-ce que ça veut dire apprendre et vivre ? Si ça baigne je n’ai rien à apprendre ni à vivre

- Je dors

- Le calme, c’est le calme de l’ego, du moi

- Même dans le tout baigne ça demande de l’observation

- Comment aller à la racine de la peur, à la racine du conflit ?

- En nommant l’état on n’est plus dans l’état

- Mettre en question l’état de contentement. Est-ce que le contentement est une fuite ?

- Quand je suis en paix je ne me questionne pas. Ca ne me paraît pas bizarre

- Je suis insatisfaite de constamment passer de l’un à l’autre, de la peur au contentement

- Je perçois cette insatisfaction

- Ne pourrait on prendre des exemples personnels pour parler de l’insatisfaction ? que ça ne reste pas conceptuel ? J’étais par exemple sur un télésiège ,avec mon frère, et mon fils s’est tordu la jambe. Je suis entré dans une rage folle. Je ne me contrôlais plus. C’était plus fort que moi. Ce qui est difficile c’est le débordement de la colère. En plus je le voyais.

- Je suis le pantin de mes émotions, je ne suis pas libre, c’est ça l’insatisfaction

- Quelque chose ancré en moi se rejoue à cet instant là. C’est le moi qui réagit en mode mécanique

- Est-ce qu’on apprend dans cet instant là ?

- Si on en revient au texte « quand je me mets en colère, je suis la colère »

- Ca va trop vite pour moi, notre cercle de parole fonctionne comme un accélérateur d’idées/particules et mon interrogation soulevée par une question précédente ne correspond déjà plus aux paroles qui s’énoncent. Je suis encore sur le télésiège et mon exemple n’a plus de validité

- Ha ha ha

- « Etre conscient ou mécontent c’est tout comme » disent les philosophes

- L’insatisfaction de l’être et celle de la colère sont elles de même nature ?

- Oui

- On peut sortir de l’état de colère mais peut on sortir de l’insatisfaction existentielle ?

- On a quitté la question « peut on apprendre de cet état d’insatisfaction » ?

- Pour apprendre ne pourrait on regarder de la même façon les états de satisfaction et les état d’insatisfaction. Je suis étonné car je constate que nous n’observons pas ce moment de partage ici dans cet pièce, que je vis comme neuf et positif , mais par contre nous nous cvomplaisons à décrypter la souffrance et les états d’insatisfaction. Je trouve ça passionnant quand une psychanalyse se termine après avoir dénudé pendant plusieurs années la souffrance et les blessures profondes, le psychanalyste propose alors à l’analysant de faire un travail sur ce qui va bien et de comprendre pourquoi cela va bien.

Regarder « de la même façon » c’est être totalement attentif au monde sans aucun jugement.

-  Peut-on être attentif tout le temps ?

- Non

- Oui

- C’est la question…

- L’insatisfaction est le révélateur d’une profonde insécurité, de la peur.

- Quel exemple pourrais-tu me donner pour  me montrer que tu peux apprendre dans l’état de satisfaction ?

-  Laissez le donner son exemple sinon il va encore se retrouver sur le télésiège

-  Ha ha ha

-  C’est à nouveau l’exemple du regard sur les tableaux. Je compare le ça baigne/ça baigne pas au j’aime/j’aime pas que nous projetons tous sur les œuvres d’art. L’exemple de la Joconde est très intéressant car pour tout le monde, « ça baigne » avec ce tableau. Ca baigne tellement que nous ne le voyons plus. Notre conditionnement est tel qu’en fait nous ne l’avons jamais vu. Si nous avons un regard objectif et décrivons à plusieurs que ce que nous voyons sans connaître le peintre et son époque (description technique et minutieuse de la totalité de l’oeuvre…) alors nous découvrons que cette œuvre est sans doute à la fois un discours révolutionnaire sur l’acte de peindre, une allégorie du temps, du couple, du désir, et de l’homosexualité.

Voilà donc une œuvre beaucoup plus dérangeante qu’il n’y paraît et peut être derrière notre satisfaction/habitude cachons nous un rejet majeur ? Quand je fais ce travail là d’attention, oui j’apprends. Observer cet échange de parole que nous avons ici et maintenant nous apprendrait beaucoup.

-  Houlala attention au regard culturel !

- !!!?

- Faire la distinction dans l’attention à quand je regarde avec mon conditionnement et sans mon conditionnement

- Quels sont les moyens pour regarder, pour sortir du conditionnement

- Je pense au voyage. Quand tout change autour de moi, je comprends que les choses n’étaient pas acquises

- Pour observer comme tu le dis il faut un espace de sécurité. Le conditionnement est une béquille

- Rester en contact avec sa peur fait qu’elle se dissout

- L’insécurité c’est le fait, la sécurité est imaginaire

- C’est une vérité que tu poses !?

- Si je vois que je ne suis que l’insécurité qu’est-ce que je peux faire ?

- Je ne suis que la pensée, que la douleur

- Quand je dis que je ne sais pas, la connaissance vient. Quand je dis je ne suis que la peur, je vois que je ne suis pas que la peur

- C’est pas possible ! Vous fuyez ma question !

- Tu as l’air très insatisfait… ?

- Qu’est-ce qui se passe quand on ne fuit plus ?

- Ne pas fuir, c’est s’affronter à la mort, à la vague du tsunami

- Quand le tigre est là, il faut donner sa tête

- Si je donne ma tête alors il se peut que ce ne soit plus un tigre ou une vague

- L’immobilité de l’esprit je la vis comme la mort. J’associe la fuite à la survie

- Devant un danger réel, le feu, le tsunami il se passe des choses que l’on ne peut imaginer.

- La pensée fait son cinéma et nous vivons ce cinéma comme s’il était la réalité

- On se répète !

- On se répète parce qu’on ne regarde pas

- Vous m’empêchez de regarder !

- C’est ton problême, non ?

- Pourquoi on ne voit pas ? Sera-t-on toujours dans la pensée ?

- Ca va trop vite, je fatigue, peut on avoir un moment de silence ?

(silence)

- Pourquoi se fait-on des films intérieurs ? la pensée nous embrouille

- C’est pas possible !

- Tu as l’air excédé… ? Tu fais souvent des gestes excédé… tu peux nous expliquer ?

- Je l’exprime mais je ne veux pas le verbaliser

- Quand on est dans un dérangement majeur on veut l’évacuer. On vit ça comme quelque chose qui veut nous anéantir. Soyez cette chose là même si c’est votre  propre mort dit Krishnamurti. Est-ce que je peux rester avec cette chose qui me trouble sans m’en écarter ?

 (...)

- Peut-on parler de la responsabilité ? Est on sérieux ?

- De quoi parle-t-on ? Du mistigri ?

- Peut-être pouvons nous reprendre sur la responsabilité cet après-midi ?

- J’ai besoin de silence, d’un moment, de temps, d’espace, je suis fatiguée

- Moi je propose qu’on arrête parce que pfff !

- Avant d’aller manger voulez vous dire quelque chose sur cette matinée ensemble ?

- « Etre ce que l’on est » me paraît la question cruciale

- « Je ne suis que ce que je suis » chaque fois que je prononce cette phrase j’ai comme un électrochoc qui me remet en attention

- Il faut aller dans la jungle pour rencontrer toutes les bêtes terribles

- Mais la jungle est là

- Ha ha ha

- Je m’arrête souvent aux images que produisent les mots et ça me fait réagir

- Je repousse les images qui ne me conviennent pas. Je fais un effort, j’introduis un contrôle « ça devrait pas » ou « ça devrait » c’est une lutte intérieure très consommatrice d’énergie. Est-il possible de ne pas entrer dans le contrôle ? C’est crucial. Voir où l’on dépense de l’énergie inutilement.

- Il y a plein d’indices (l’insistence, avoir raison) qui nous montrent qu’on n’est pas fluide, que quelque chose ne va pas

- Dans l’affection et la responsabilité on écoute l’autre peut-être

 

À suivre

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