Pas facile de me détacher de l'idée que l'auteur est un peu dans chaque personnage. Disons que beaucoup d'éléments le laissent à penser. Quelle tranche de vie ! avec ses plaisirs fulgurants, ses malaises profonds, ses bassesses et ses tristesses ! Que nous dit-il sur le sens de la vie : Tout va dans le mur ? L'humain en général ? La société japonaise? ou uniquement Jinwaki, Kaori et Saya?
J'ai le sentiment que SAYA est plus un roman du désir et LA TRACE plus un roman d'amour... ? Dans LA TRACE, j'avais été pris au coeur, dans SAYA aux tripes et vingt centimètres plus bas ;)
Dans SAYA ont sent les interrogations de milieu de vie de l'auteur, le basculement de la cinquantaine, la difficulté de renoncer.
Les femmes japonaises décrites sont belles mais n'ont pas le beau rôle : attendre l'amant ou le mari, le nourrir ou laver son vomi et, pour les adolescentes, se prostituer (dans un rapport trouble au père), se mutiler le corps ou se suicider. je grossis un peu le trait mais c'est pour dire le malaise que j'ai pu avoir par moment et que d'ailleurs Jinwaki énonce parfois.
L'auteur a la très belle idée d'incarner son passé dans le personnage de Jinwaki, puis de le faire disparaitre (il le noie dans le passé) pour sortir de sa chrysalide et laisser place au personnage qu'il est devenu aujourd'hui. Il y a une vraie métamorphose.
Autre impression étonnante encore : A la différence de LA TRACE, l'auteur semble plus s'adresser aux lecteurs français, dans SAYA, qu'aux lecteurs japonais . Il s'applique par exemple à décrire beaucoup de détails, de lieux et d'objets du quotidien, qui sont banals pour des japonais mais très exotiques pour nous...?
beaucoup de chose à dire encore mais peut-être lirez vous ces deux livres et viendrez-vous me dire ce que vous y avez trouvé ?