L'inquiétante disparition du vieil homme (12)
L'hôpital (17h30) : Allo ? Le Vieil Homme a disparu ! Il a demandé à une patiente où était les bus pour Orly et Il a quitté à pied cette banlieue parisienne qu'il croyait être celle de Tunis.
Moi : la porte était ouverte ?
L'hôpital : oui, la porte du service et la grille de l'hôpital...
Moi : on fait quoi ?
L'hôpital : on a patrouillé en vain dans les jardins et les rues atenantes
Moi : j'arrive. Pourra-t-on regarder les vidéos de surveillance ?
L'hôpital : demain quand le responsable sera là.
Moi : passionnant. Avez-vous fait une déclaration de disparition ?
L'hôpital : c'est un adulte majeur, nous ne pouvons rien faire. Nous avons transmis son signalement au commissariat "homme agé 1,80, veste marron, sans chaussures"
Moi : j'aime votre précision. Je suis persuadé qu'ils vont le retrouver puisqu'il fait 1,65 vouté, qu'il a un gilet bleu et des sandales ajourées marrons. Je vous envoie une photo de lui pour la leur transmettre ?
L'hôpital : désolé on n'a pas d'email
Moi : OK, laissez tomber, je vais au commissariat de son domicile pour faire une déclaration de "disparition inquiétante"
Commissariat : bonsoir, nous sommes en sous effectif à cause du plan Vigile Pirate Charlie et notre informatique est totalement défaillante.
Moi : je vous envoie par email la photo du vieil homme ?
Commissariat : Nous n'avons pas d'email et puis les voitures en patrouille ne peuvent recevoir qu'un signalement audio. Nous n'avons rien pour diffuser des visuels ! Vous savez, on est très loin des séries américaines...On est plutôt dans un sketch permanent des inconnus ! Ha ha ha.
Moi : je rierais bien avec vous, mais ça ne vient pas, et comme je vois la nuit tomber, je retourne marauder en voiture dans son ancien quartier puis à l'hôpital, qui sait ?
Commissariat : si vous le retrouvez, revenez nous prévenir !
Vieil homme hagard (23h00 au pied de son immeuble, à 5km de son hôpital) : Ah ! Vous tombez à pic ! Ces trois ambulanciers bien aimables, viennent de me ramener d'un hôpital inconnu et ils ne savent plus quoi faire de moi car je n'ai ni papiers, ni code, ni clés de chez moi, c'est fâcheux...
Ambulanciers : Vous le prenez en charge ?
Moi : oui, je vais le ramener à son hôpital.
Vieil homme : comme tout se goupille bien. Je commençais à avoir un peu froid et puis j'ai une faim !
Moi au commissariat : le vieil homme a fugué sans s'en rendre compte. Il est rapidement tombé sur les fesses sans gravité à cent mètres de son hôpital de banlieue qui n'a plus de service d'urgences. Les pompiers l'ont emmené aux urgences d'un autre hôpital. Il a subi des batteries d'examens de contrôle inutiles. On n'a juste pas pensé à regarder le bracelet d'identification fixé à son poignet ! Enfin, à sa propre demande, on l'a renvoyé chez lui où il ne vit plus depuis trois mois...
Vieil homme : je suppose que je vais gagner en notoriété avec toute cette histoire ?
Poste de sécurité de l'Hôpital (Minuit) : l'hôpital est fermé à cette heure là messieurs !
Moi : mais je vous ramène le papy fugueur !
Hôpital : en fait je ne sais pas comment ouvrir les portes... Elles semblent bloquées !
Moi : soirée surréaliste (la porte finit par s'ouvrir. Ils se sont mis à quatre pompiers pour la désincarcérer. Je parcours les longs sous-sol de l'hôpital avec le vieil homme fatigué, quand nous tombons sur une dernière porte close. le poste de sécurité ne répond plus. Nous refaisons le chemin en sens inverse...
Vieil homme : Pisser ! Pisser !
Moi : tenez bon, venez, il y a des toilettes là-bas.
Vieil homme : des gauffrettes ? Ah ! Ça y est je crois que j'ai commencé...
Moi : vite, faites dans le lavabo ! Laissez votre ceinture et descendez la couche ! Hé merde, mais vous me pissez dessus !!!
Vieil homme : je n'avais jamais remaqué que vous étiez aussi prévenant et sympathique.
Sécurité de l'hôpital : désolé, on va vous accompagner jusqu'au service pour vous débloquer toutes les portes.
Moi : vous faites bien sinon c´est moi qui vais débloquer !