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Blog d'Ivan Sigg

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Carnet quotidien d'un Artiste Peintre Romancier,performeur en peinture digitale animée, consultant en innovation et créativité


Le vieil homme qui ne demandait qu'à marcher (11)

Publié par Ivan Sigg sur 28 Mai 2015, 23:23pm

Catégories : #Dialogues, #Tagtool, #iPad

Extrait d'une animation réalisée sur Tagtool Play

Extrait d'une animation réalisée sur Tagtool Play

Animation : Then he splutts

Visite 11 à l'Hôpital

Vieil homme : j'ai vu une femme qui regardait des collections de fleurs, elle était d'une hardiesse, on voyait tous ses tissus externes et internes !
Interne : comment allez-vous Monsieur ?

Vieil homme : ça va. Il faut avouer que nous sommes bien assortis par la profession tous les deux. On n'a pas besoin de se parler, il y a quelque chose qui passe. Voyez ce bel homme (il me désigne), je le connais bien. Il forme avec sa femme un couple contre nature qui pourtant marche très bien depuis trente ans. Extraordinaire !
Interne : vous êtes en de bonnes mains, je vous laisse ! (Il sort)
Vieil homme : ce jeune médecin est plus savant que je ne le croyais et très sportif avec ça. Il faut que je vous dise : j'ai été retardé par une chose extraordinaire. Figurez-vous que j'ai revu un ancien amour de jeunesse, mais elle était d'une tristesse !
Moi : dans vos rêves ou ici dans le service ?
Vieil homme : mais oui Issy les Moulineaux ! Et je voulais vous dire autre chose il y a quelques jours, mais le nom m'échappait, et soudain ça m'est revenu : c'est un négociant boucher à Paris, un certain Louis Devillas qui a fondé en 1863 l'hospice Corentin Celton. il a légué tout son argent aux hospices de Paris.
Moi : un bon homme !
Vieil homme : vous m'excuserez, mais comme vous le savez, j'ai une petite fragilité, nez-gorge-oreilles, alors je mets un masque dès qu'il y a un petit changement de température ou une bise qui entre par une fente de fenêtre.
Moi : faites-donc, mettez votre masque...
Vieil homme : ha ha ha. J'ai les idées noires depuis deux ou trois jours. Ça me fait tellement de bien de vous voir.
Moi : c'est réciproque.
Vieil homme : je ne sais pas si c'est de l'amour ou de l'admiration qui nous relie. Bien souvent es théories dévorent les gens. Le professeur Bartoli était obsédé par le coût humain du travail et il ne parlait que de ça. J'ai fait ma thèse avec lui sur les taxis.
Moi : hé oui vous êtes bidocteur mais vos théories ne vous dévorent pas.
Vieil homme : depuis que les choses vont moins bien, je m'agrippe à la famille. Six enfants et une arrière petite fille, c'est formidable, non ? La mort de ma femme a été un choc.
Moi : oui et vous commencez à le réaliser trois mois après.
Vieil homme : cette chaleur est méditerranéenne. Il y avait une femme en face de moi qui avait des mouvements anormaux. C'est un peu pénible. J'ai attendu ma fille (décédée) à la gare puis ma femme (décédée) à la gare et on m'a emmené à ma chambre. Maintenant la gare est fermée. En fait ils ne voulaient pas que je vois ma fille et ma femme. Ils m'en ont empêché ! C'est malheureux.
Moi : Vous me racontez votre rêve de la nuit et vous le confondez avec la réalité. Marchons encore un peu si vous voulez bien, le mouvement vous remet au contact du réel.
Vieil homme : marcher ? Je ne demande que ça. Quand vous arrivez avec votre femme, une joie ineffable nait en moi et une voix intérieure me dit "regarde-les bien" et puis voilà que m'envahit cette petite tristesse qui va grandissante avec l'idée de votre futur départ. Quand allez-vous partir ?
Moi : nous vous ramènerons dans le service pour votre repas, nous vous ferons manger, puis nous partirons.
Vieil homme : et oui, c'est bien ce que je craignais.

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