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Blog d'Ivan Sigg

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Carnet quotidien d'un Artiste Peintre Romancier,performeur en peinture digitale animée, consultant en innovation et créativité


Le vieil homme et le Gang des braguettes (10)

Publié par Ivan Sigg sur 24 Mai 2015, 13:37pm

Catégories : #Dialogues, #Tagtool, #iPad

Animation réalisée sur Tagtool play

Animation réalisée sur Tagtool play

Le gang des braguettes

Visite 10 à l'Hôpital

Vieil homme : Ah ! votre arrivée tient toujours du miracle ! Je viens de direà une femme agitée que j'étais bidocteur ha ha ha, docteur en médecine et docteur en économie du travail !
Moi : ce qui est l'exacte vérité. De plus vous avez l'air en forme ?
Vieil homme : non point ! Asseyez-vous et écoutez-moi bien car l'heure est grave. Prenez un boxeur. Vous le défigurez méthodiquement tous les jours à coups de poings sur le nez. Vous ne lui donnez rien à manger. Hé bien il ne tiendra pas quatre jours. C'est mon cas. Je ne tiendrai pas plus de quatre jours ici.
Moi : mais vous n'êtes pas boxeur !?
Vieil homme : n'en parlons plus. La présence romaine ici, ça n'est pas rien tout de même. Les ruines sont très bien conservées, certes. D'ailleurs on est très bien accueilli par ce peuple. La Tunisie est très différente de l'Algérie.
L'interne qui entre : vous le trouvez comment ?
Moi : heu, pas mal. Un peu confus au réveil de la sieste.

L'interne qui sort : j'aimerais qu'on en rediscute...
Vieil homme : allons ! ce matin on mourrait de faim. La nourriture collective manquait cruellement. C'est pourquoi je remplis mes poches de quignons de pain. Les français étaient mieux servis, on se demande pourquoi ils sont partis. Et qu'est-ce que c'est que cette femme qui vient nous prendre la tension avec son tensiomètre !? Je l'ai envoyée paitre !
Moi : mais c'est une aide soignante qui fait son travail !
Vieil homme : Ohhhhh ! Vous avez toujours l'explication adéquat prête à fuser ! Et cet escroc qui entre sans prévenir, qui s'assoit et qui parle pendant des heures, qu'est-ce que c'est ?
Moi : un aide soignant très prévenant qui fait bien son travail.
Vieil homme : bon et puis il y a "Les filles de la braguette" qui se sont récemment répandues en bataillons dans l'établissement. Avec un coup d'oeil exercé elles s'aperçoivent que votre braguette n'est pas fermée et elles viennent vous machiner au bon endroit "pour avoir de l'élégance" disent elles ! C'est très récent ce Gang de la braguette. "Ça ne m'intéresse pas l'élégance" leur ai-je rétorqué et elles ont décampé.
Moi : elles font leur travail. Elles font en sorte que vous ne soyez pas dépenaillé et qu'il n'y ait pas une horde de claudos hirsutes dans les couloirs.
Vieil homme : c'est bien dommage que les français soient partis. On n'est pas en France ici, il y a trop de détails confondants, ça ne trompe pas. Déjà il y a un palmier dans le jardin et puis Bourguiba s'est marié avec une catholique. Il est entré dans la salle du congrès, mais le consul français n'a pas daigné s'assoir à côté de lui, alors il est reparti...!!!
Moi : j'aurais fait pareil (difficile de ne pas rire)
Vieil homme : dans un moment ensoleillé, j'ai fait un petit discours sur la mort, un discours intérieur. Pour la nuit dernière ils avaient annoncé une attaque de la petite maison dans laquelle je vis, juste à côté du vieil hôpital. C'est un lieu de convergence de rebelles de haut niveau qui risquaient de s'affronter pendant la nuit. Mes deux filles connaissent le souterrain qui mène au nouvel hôpital et l'emprunte sans hésitation.
Moi : je ne suis pas sûr de tout saisir...?
Vieil homme : hé bien il faut savoir que certains infirmiers sont des policiers, surtout cet escroc qui vient me remettre ma ceinture, me tire-bouchonner mes appareils auditifs et comble de l'aveuglement, me nettoyer mes lunettes qui ont été perdues dans l'hôpital précédent.
Moi : mais vous les avez sur le nez !
Vieil homme : et alors, ça ne prouve rien. J'ai vraiment l'impression d'être à l'étranger ici. D'ailleurs on est en Tunisie, c'est clair. On est bien plus en France à "La maison des parents" dans le 13ème, qu'ici à Issy les Moulineaux.
Moi : punaise ! votre cerveau vous joue des tours en ce moment.
Vieil homme : ma fille avait l'air content quand elle est venue, alors je l'ai présentée au staff qu'elle connait bien puisqu'elle a travaillé vingt ans dans cet étanlissement.
Moi : elle a dû apprécier...
Vieil homme : vous savez que si je fais un mauvais coup relevant de la police, je peux sortir ma carte de médecin des prisons.
Moi : super pratique !
Vieil homme : moi, je suis décalé. Je n'ai jamais été organisé, et pourtant j'ai amassé un petit magot avec de bons achats immobiliers.
Moi : ça vous plait ce jardin ?
Vieil homme : c'est une des plus belles réalisation que je connaisse dans les environs de Paris. ces arcades me plaisent beaucoup. Ce sont peut-être les plus longues du monde...
Moi : ha ha ha
Vieil homme : vous riez moins quand je vous parle du massacre du nez des français. Ça ne vous plait pas ça, hein ? C'est curieux que cet appendice caricatural ne soit pas d'avantage le lieu d'agressions.
Moi : en effet (pouffant)
Vieil homme : au fait, votre fils pratique toujours sa musique aux conceptions modernes ?
Moi : plus que jamais (pouffant)
Vieil homme : l'angoisse monte quand je pense au moment où vous allez repartir. Mais comment irez-vous à Orly pour prendre votre avion pour la France ?
Moi : je vous redis que je suis en voiture et que nous sommes aux portes de Paris.
Vieil homme : c'est extraordinaire ce que vous me dites. Ce couloir fait pile 250 mètres. Vous devez vous demander comment j'évalue cette distance d'un seul coup d'oeil ? C'est parce que je suis un ancien tireur d'élite de la guerre 14-18 et je représentais le lycée d'Alger aux épreuves de tir.
Moi : n'importe quoi, vous n'étiez pas né !

Vieil homme : vous êtes à la fois déconcertant et rassurant

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