D'abord il y a eu les rizières et les mini moissonneuses-batteuses. Puis les forêts de pins et de bambous dansant au ralenti. Enfin les nuées de fils électriques annoncèrent la petite ville d'eau thermale de Yamashiro.
Sey Takaeyama est l'architecte génial de l'hôtel Beniya Mukayu, caché dans les arbres.
Nous faisons un grand tour à pied pour comprendre la colline. Les sentes à fantômes du temple voisin nous font longer une série de grands établissements de termes à l'abandon, envahis par la végétation. Tsunami permanent de la crise, de l'avidité, de l'ambition, de l'accumulation et de la compétition.
Mukayu c'est le rien, l'oisiveté.
Cette philosophie du "rien qui peut accueillir tous les possibles "est savamment cultivée dans le hall, les chambres et le restaurant du Beniya Mukayu.
Les patrons Kazunari et Sachiko Nakamichi nous accueillent dés l'arrivée. Madame nous sert à table un repas mémorable et monsieur nous invite à une cérémonie de thé dans toutes les règles de l'art.
Bonheur de retrouver le Japon.
Dans le délicieux pavillon de thé du jardin, au pied des grands cèdres rouges sacrés, la gestuelle martiale est parfaitement chorégraphiée : des plis du tissu servant à essuyer la cuiller à thé au versement de l'eau chaude dans le bol
Le Japanese breakfast est un émerveillement. Apprenant que je suis végétarien, notre maîtresse d'hôtel se révèle être une chef macrobiotique. Joyeux échange de recettes .
Le midi nous déjeunons dans le bouiboui d'une dame charmante, qui nous fait un plateau complet, devant la télé (on a vraiment l'impression d'être chez elle) pour 500 yens, soit 3,50€ !!!