Quand Sigg et Meyer détournent Le Maine Libre
Photo "Le Maine libre" Olivier Blin
Le Mans.
Sous la bannière de Puls’Art le Pavillon Monod en voit de toutes les couleurs. Grâces soient rendues à Ivan Sigg et Eric Meyer dont la malice complice détourne des unes de journaux, dont celles
du Maine Libre.
De la une originale, il reste assez d’indices pour l’identification. Un caractère, une couleur, un logo, trahissent la source initiale. La suite du principe entremêle les interventions des deux
artistes. Sous leurs assauts colorés les unes dévient vers des chemins fantaisistes, glissent vers d’autres histoires. Le Maine Libre, mais encore Télérama, Libération ou A nous Paris ainsi
rhabillés s’affranchissent de leurs codes ordinaires.
Un mot suffit au rebond. Si « Lien en art » dérive des « Eoliennes en Sarthe », quel titre original se cache sous « Inondations : 500 truites sur le lit » ? Qu’importe. Sigg et Meyer s’amusent.
Le spectateur aussi.
Ces deux Parisiens se sont rencontrés sur leurs blogs respectifs avant de confronter leur goût du travail réalisé en direct devant le public lors d’un précédent Puls’Art. Ce dialogue artistique
se poursuit sans faillir depuis, au gré de toiles communes ou d’art postal dans lequel ils excellent. « C’est le principe du boomerang » explique Ivan Sigg. L’un adresse une enveloppe « améliorée
» à l’autre qui renvoie la missive avec ses propres interventions ». L’exercice de voltige consiste à surprendre le partenaire. « Quand l’autre a mis la barre assez haut, c’est stimulant. Car on
cherche à se surprendre mutuellement ». L’exposition au Pavillon Monod témoigne de l’émulation.
Cette même humeur a présidé à la naissance de leur revue Kuu « Le vide » en japonais. « La création loufoque, le rire, le détournement, nous avons envie de faire circuler cet état d’esprit ».
Chaque revue est d’ailleurs une pièce unique, ce qui met l’œuvre d’art inédite à 20 €.
Enfin, Eric Meyer et Ivan Sigg toujours prêts à travailler en direct devant le public récidiveront à la Cité des Arts le week-end du 16 mai.
Au Pavillon Monod jusqu’au 13 juin
Frédérique BREHAUT