Quand ca dérape, mieux vaut en rire, en exagérant à peine le trait...
" Si si, passez de l'autre coté de l'île et allez au village voir la fête d'OBON, il y a des danses traditionnelles, ça vaut le coup d'oeil ! " nous avait dit notre voisine de chambre.
OBON dieu la soirée !
10 lampions rouge et blanc convergent vers un échafaud au centre du village. Gérard Bourré, perché sur l'édifice en poutres blanches, donne des coups de rouleau a patisserie sur une cannette de Coca géante (qui se révele être un tambour tradi en peau de racoon pélerin). Gégé Bourré tente de suivre le chant d'un ancêtre aphone qui sort d'un petit ampli yougo de métro. Une grande bouteille de saké trone au pied du wild drum.
Le Joker, ennemi juré de l'Araignée, parfaitement grimé en idiot du village émacié, buriné, cicatrisé et affublé d'un tee shirt vert moulant, nous intime l'ordre de rejoindre le cercle des dames qui se forme pour accomplir "La danse qui éloigne les morts" ! Comme nous refusons, il m'attrape les jambes et fait mine de me jeter a la baille dans le port ! Heu l'autre, mais je vais le métamorphoser en tétrapode ce nabot vert !
A chaque tour d'échafaud, lui et ses amis beuleuleus aux physiques over-freaks s'enfilent une bolée de saké brut et, de gentiment murgés ils virent grave torchés. 15 gosses nous cernent et nous harcèlent avec la liste des questions incontournables de leur manuel d'anglais.
La sono croate tombe en rade, mais Gérard Bourré continue a frapper arythmiquement comme un sourd sur son tambour, jamais OBON endroit, mais OBON heure des dames (Ah, souvenez vous de "la salsa du démon" avec Coluche en Belzébuth!) qui font de terrifiants catas de karaté au pied de l'échafaud : Elles imaginent GB en chef de galère romaine, nu et enduit d'huile de cigale, tapant sur la peau de racoon tendue avec sa kique en acier trempé !
Soudain, des miaulements aigus de chattes en rut nous glacent la prostate : fichtre ! c' est une escadrille de cigales géantes, dérangées dans leur sommeil par les coups de boutoir du batteur bituré. Devenues folles, elles butent dans les fenêtres comme des étrons volants, au risque de faire exploser les vitres. Leurs stridences plaintives font penser a s'y méprendre aux cris du racoon enrage'.
Le Joker s'approche alors en titubant tout en léchant sa grande cicatrice "d'homme qui rit" définitivement. Cette fois il veut nous forcer à boire, enfants comme adultes ! Mais casse toi, tu ne vois pas que tu me verses tout ton saké sur mon unique futal propre !? Peux pas l'saké ! Il avale d'un trait la coupe qu'il nous destinait puis, pour se venger, saisit nos cannettes de thé glacé et les balance dans les eaux noires du port...
Dans un rare moment de silence, l'un des 15 mômes lache une caisse tonitruante : "Est-ce que c'est l'HANABI (feu d'artifesse) d'OBON qui commence?" fais-je avec une tête de beuleuleu universelle, plutot convaincante selon l'assemblée hilare, beaucoupmoins selon l'im-pet-rant. On prend une photo pour marquer le coup ! (Ils nous l'apporteront en délégation pacifique le lendemain, agrandie et plastifiée ! En temps de pet, tout baigne)
Nous abrégeons la cette soirée folle et gravissons en sens inverse le raidillon. Réveillées par nos rires, une horde de cigales qui miaulent vient s'agripper a nos cheveux ! Arghhhhh, des chauve-souris-kamikazes ! Hurlements et débandade jusqu'à l'Auberge de Jeunesse au Sud de l'ile, où nous nous faisons cueillir comme des bleus par un puissant grincement de porte de cimetière rouillée qui nous cisaille l'anus (putain d'oie aux ailes brisées qui monte la garde, je l'avais oubliée celle là ! ) Purée, la trouille !
Lavage de dents avec un baton de surimi pour être raccord le lendemain avec le bouillon de poisson du petit dej (haut parleur dans les chambres a 8:00 am ...)
Le temps de tuer 5 taons belliqueux maousses, 20 tétrapodes sprinters, un scolopandre de 10 cm et une araignée sauteuse... et nous nous endormons paisiblement.
Salut Frédéric du Canada, merci pour tes mots. Petit haiku pour toi :
Grue sur le ponton —
Sous la surface une raie —
Un taon sur ma fesse !