Lydia Padellec, la directrice des éditions de La Lune Bleue
a dégusté le roman La Touffe Sublime :
Quand on ouvre le roman d'Ivan Sigg, on reçoit de plein fouet une écriture, comme un jet de
peinture rouge sur une toile vierge, une écriture fauve aux mots pleins de vie. Dans son "Avertissement", l'auteur prévient le lecteur : "il y a, dans ces mots, l'excitation de créer la vie en
malaxant les sonorités, les sens cachés, la métaphore, l'ineptie, la poésie, le langage parlé, l'incongru". Au début, on est surpris par cette écriture, on résiste - on veut tout comprendre -
puis finalement on se laisse entraîner dans ce tourbillon de mots et de peinture. Car il s'agit bien d'un livre de peintre : "il y a, dans ces pages, le besoin impérieux de faire parler la
peinture et d'embraser tout ce qui la nourrit"... nourriture du corps (matière, lumière,amour, douleur, café, nature...) et celle de l'esprit (amour, amitié, pouvoir, intuition, mort...).
Nous sommes face à un roman d'apprentissage, celui d'un jeune peintre - apprentissage de la peinture collective, mais aussi apprentissage de la vie et de l'amour. Les lettres à Lolly, jeune femme
aimée dès le premier regard et partie au loin pour ses études, sont pleines d'ingéniosités et d'humour. Les séparations, les frictions - frustrations, les déceptions côtoient les désirs, les
pulsions, les fantasmes (?) dans un bouillonnement de vie et de création.
Mon passage préféré dans le roman : "Je suis un peintre bouleversé toujours à la bouleverse de
l'Art. Devant le quotidien, je pleure. Devant la toile, j'aiguillonne le hasard tant qu'il ne chante pas juste." (Lettre à Lolly, chapitre 36, page 152)... Par ces mots, le peintre rejoint le
poète...
Sur cet "écrit de peintre", lire aussi la critique enthousiaste de Daniel fattore