« Le dessin que tu as fait de tes deux enfants est horrible, monstrueux, c’est une caricature »
« Le paysage depuis ta fenêtre, avec ses petites maisons, les toits, les immeubles et le clocher est laid. Pour moi, c’est l’horreur »
« Vous achetez ce genre de fruits (figues de barabarie préparées avec jus d'orange, fleur d'oranger et sucre de canne) ? Personne ne mange ça ! C'est insupportable les pépins »
« On m’avait beaucoup parlé du film « Ratatouille », mais je suis allergique à la bande dessinée et aux dessins animés. L’esthétique des dessins animés, pour moi c’est l’horreur »
Il n’y a rien à dire. Juste écouter. Ecouter ce que dit la personne et ce que cela provoque en moi. Entendre qu’elle parle d’elle-même ? que des peurs affleurent derrière ses mots et qu’elle essaie de s’en protéger ? qu’elle met une énorme énergie à se plaindre du monde pour ne pas voir la richesse toujours renouvelée du présent ? La plainte, la souffrance étant plus sûres que l'imprévisibilité du présent ? Enfin, qu’en n’étant pas consciente de la noirceur intérieure qu’elle projette sur les autres, elle ne peut pas entrer en relation avec eux, ni avec le monde.
(Mais bon sang, il faut être totalement ancré dans le présent, c’est à dire totalement attentif, pour ne pas réagir à de tels propos et juste écouter, sans jugement)
relevé des graffitis des murs d'enceinte d'Essaouira (photo Hélène Poignon)