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Blog d'Ivan Sigg

Blog d'Ivan Sigg

Carnet quotidien d'un Artiste Peintre Romancier,performeur en peinture digitale animée, consultant en innovation et créativité


L'appel des appels, Roland Gori, pourquoi je ne le signe pas.

Publié par Ivan Sigg sur 24 Janvier 2009, 14:15pm

Catégories : #Politique

"L'appel des appels"

«Nous, professionnels du soin, du travail social, de l’éducation, de la justice, de l’information et de la culture, attirons l’attention des pouvoirs publics et de l’opinion sur les conséquences sociales désastreuses des réformes hâtivement mises en place ces derniers temps. A l’Université, à l’école, dans les services de soins et de travail social, dans les milieux de la justice, de l’information et de la culture, la souffrance sociale ne cesse de s’accroître. Elle compromet nos métiers et nos missions. Au nom d’une idéologie de "l’homme économique", le pouvoir défait et recompose nos métiers et nos missions en exposant toujours plus les professionnels et les usagers aux lois "naturelles" du marché. Cette idéologie s’est révélée catastrophique dans le milieu même des affaires dont elle est issue. Nous, professionnels du soin, du travail social, de l’éducation, de la justice, de l’information et de la culture, refusons qu’une telle idéologie mette maintenant en "faillite" le soin, le travail social, l’éducation, la justice, l’information et la culture. Nous appelons à une Coordination nationale de tous ceux qui refusent cette fatalité à se retrouver le 31 janvier 2009 à Paris.»


Pourquoi je ne le signe pas :

Bonjour Roland Gori. Vous êtes l'initiateur de "l'appel des appels" aussi je me permets de m'adresser à vous. Je ne peux que louer votre capacité à relier des énergies mais quelles énergies ? Vous dites dans Libé "Le temps des pétitions est dépassé, le temps des réactions est révolu" pourtant vous retombez dans une pétition revendiquante. Vous dites aussi "il fallait transformer tous ces appels en une forme d'opposition sociale et culturelle". Vous qui êtes psychothérapeute et psychanalyste, pensez-vous que l'opposition, la protestation, la radicalité, le refus, la revendication, ou la révolte aient jamais dissous les conflits intérieurs et extérieurs à l'humain ? Que peut construire ce nouveau front sinon de nouvelles résistances ? Qu'est-ce qui doit changer, Sarkozy ou l'humain ? Les fonctionnements du pouvoir ou les rapports entre humains ? Nos processus de pensée ou ce qui est ?


Pour ĂŞtre plus concret je prends quelques passages de l'appel :

Par exemple, une "réforme" (de droite ou de gauche) est toujours désastreuse à plus ou moins long terme car elle ne fait que déplacer le problème sans jamais dissoudre le conflit.

"La souffrance sociale ne cesse de s'accroître" : en dix mille ans il y a eu d'énormes progrès scientifiques mais aucun progrès psychologique. Les humains souffrent toujours de la même chose sur cette planète : de la peur, de l'ignorance, du désir de devenir, du désir de posséder, de la haine de soi et de l'autre, de l'identification, de l'attachement (aux biens et aux êtres), du jugement ... qui sont des productions de notre pensée qui est mécanique (elle mesure et compare) et vieille (c'est une réaction de la mémoire). N'est-ce pas à tout cela qu'il faut être totalement attentif ? C'est donc d'une révolution psychologique dont nous avons besoin, non de réformes ou d'une autre idéologie.

"Les lois du marché" : Le marché n'est pas une entité hors de moi ! Les gens, la société, le monde, le marché, c'est moi, c'est nous ! C'est nous dans nos rapports au quotidien, c'est le rapport qu'il y a entre toi et moi. Et c'est notre processus de pensée (notre conditionnement, nos croyances) qui guide notre comportement; ce n'est jamais notre perception directe de ce qui est. Il y a toujours une image, une idée, un idéal, un espoir, entre nous et la réalité, entre toi et moi. l'unique question est comment avoir un oeil neuf à chaque instant, comment dissoudre cette image (cette étouffante accumulation de savoir psychologique) que construit mon cerveau entre moi et ce qui est ? Réveillons nous et révolutionnons notre façon de nous percevoir et de percevoir le monde.

"Cette idéologie s'est révélée catastrophique" : toutes les idéologies sont catastrophiques car ce sont des écrans que nous glissons entre nous et ce qui est, par peur du présent qui est neuf d'instant en instant. L'idéal c'est le
temps qu'il y a entre l'ETRE et le DEVENIR or le devenir n'est qu'une projection de la pensée, une illusion donc.

Je ne dis pas qu'il ne faut rien faire, je constate que c'est tout le processus de notre pensée qui est à révolutionner. L'idéologie, le marché, les objectifs destructeurs de Sarkozy sont des productions de notre pensée mécanique ; Cet appel, dans la mesure ouù il est ré-action et non action, ne leur donne-t-il pas force et raison. Prêt à partager ce constat et à en reparler art-micalement.


Commentaire de Marc (sur l'article L'appel des appels, pourquoi je ne le signe pas)

    Salut. C’est occasionnellement que je parcours ton blog, car j’évite de consacrer trop de temps aux media numĂ©riques, non par dĂ©saffection mais parce qu’on peut y dĂ©penser sans en avoir conscience ce qui me fait le plus dĂ©faut: le temps. Aussi est ce le plus souvent quand je reçois un de tes mails que je pars picorer ton Ă©clectisme. Comme ce sont tes dessins qui me procurent le plus de plaisir, c’est Ă  eux que je consacre la majeure part de ma visite. Mais il m’arrive de lire. J’avais dĂ©jĂ  trouvĂ© très justes tes propos sur l’éducation, sujet sur lequel tout le monde glose idiotement.
Et puis voilĂ  que tu ne rĂ©pondras pas Ă  l’appel des appels. Bon allez j’ai cinq minutes, je viens de me dĂ©lecter de tes trois croquis sur la soirĂ©e du CNSAD. (Putain ce que j’aimerais Ă©crire quelque chose digne d’être illustrĂ© ainsi), allez  voyons voir pourquoi il ne signera pas.  Et voilĂ  qu’en quelques mots le mal dont souffre le monde est aussi efficacement explicitĂ© que part un dessin.
« Les humains souffrent toujours de la mĂŞme chose sur cette planète : de la peur, de l'ignorance, du dĂ©sir de devenir, du dĂ©sir de possĂ©der, de la haine de soi et de l'autre, de l'identification, de l'attachement (aux biens et aux ĂŞtres), du jugement ... qui sont des productions de notre pensĂ©e qui est mĂ©canique (elle mesure et compare) et vieille (c'est une rĂ©action de la mĂ©moire). Â»
Je n’avais rien lu d’aussi juste depuis longtemps ! Mais surtout d’aussi parfaitement formulĂ© car il n’y manque rien. Chapeau bas. EspĂ©rons la guĂ©rison de l’humain prochaine.

Commentaire de Benoit (sur l'article L'appel des appels, pourquoi je ne le signe pas)
A moi de dire que je ne comprends pas !
 "il n'y a eu aucun progrès psychologique" : au contraire.
 L'humain n'a eu de cesse de rĂ©ajuster sa position subjective au cours de l'histoire, pensez vous que nous sommes sujets aujourd'hui comme nous l'Ă©tions chez les grecs ? au moyen âge ? Ă  l'Ă©poque moderne ? Clairement non. La place que notre sociĂ©tĂ© post moderne nous a attribuĂ© est comme vous le dites : celle d'un maillon du marchĂ© (un maillon c'est d'ailleurs plus un objet qu'un sujet!). Je crois que ce qui est important aujourd'hui, c'est de critiquer cette conception qui fait de l'humain un maillon qui rationnalise, calculant plus que raisonnant. De nombreuses rĂ©formes actuelles ne vont pas dans le bon sens.
     "Vous qui ĂŞtes psychothĂ©rapeute et psychanalyste, pensez-vous que l'opposition, la protestation, la radicalitĂ©, le refus, la revendication, ou la rĂ©volte aient jamais dissous les conflits intĂ©rieurs et extĂ©rieurs Ă  l'humain "
    Je crois que c'est ce que vous dites la qui nous sĂ©pare : l'opposition c'est ce qui Ă  fait de vous un individu autonome, crĂ©atif. Souvenez vous, n'avez vous jamais dit "non" ?



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