Dessiner le porte-conteneur qui passe sans regarder son carnet, dessiner la ville de Benjamin Perret de la main gauche, glaner des typographies d'enseignes ou de panneaux indicateurs et en tirer un texte, focaliser sur le sabord miroitant d'un ferry et traduire cet instant par un haïku... tels étaient les exercices qui s'enchainaient au point que chacun se perdait pour mieux se découvrir.
Nous avons pêle-mêle visité l'innénarable "salon de coiffure des marins"; dessiné pendant la projection du beau film de Franck Cassenti "Novecento le pianiste" avec Jean-François Balmer, Archie Shepp et Aldo Romano; nousavons mangé dans une bonne crêperie tous ensemble; dessiné toute une soirée dans un pub irlandais au milieu des musiciens et des danseurs; découvert l'incroyable "Maison de l'armateur" (rescapée des bombardements) dans laquelle nous avons écouté/dessiné une conférence/concert de musique irlandaise du XVIIIème siècle.
Nous avons marché "au bout du monde" entre océan de silex et nuées de parapentes; médité sur l'agitation humaine au coeur du merveilleux jardin japonais automnale du port autonome (2000 m2 de roches, de rivières, de forêt de Ginko, de galets, de carpes koï, de ponts, de lanternes, d'arbres nuages...) offert par le port d'Osaka).
Nous avons écouté des contes japonais, lu du Guillevic et du Néruda; écrit une lettre à un ami au "St Laurent" (le troquet accueillant d'un petit village); marché en forêt en observant les écorces et les feuilles vernies par la pluie.
Enfin, nous avons pleuré de bonheur de découvrir que nous étions capables d'être attentif au monde, capables de dessiner et d'écrire, capables de nous apprécier, capables de créer ensemble, capables d'ETRE simplement.
Mon propre "voyage dans un carnet de voyage" est consultable à la médiathèque de Gonfreville l'Orcher.
(les photos suivront)