REFERENCE m'invite

    Après m'avoir trimbalé sur les flots du mensonge pendant de nombreux mois, les deux affreux flibustiers m'on remis mes deux dernières oeuvres qu'ils retenaient dans leur cale depuis plus de six mois hors contrat. L'entrevue, où j'allais seul, se passait au pied du vaisseau Concorde-Lafayette. Ils ont bien tenté d'éponger la dette qu'ils me devaient en me faisant signer un parchemin où ils stipulaient que c'était "en échange de m'avoir exposé gracieusement plus longtemps". L'absence de scrupules de ces pirates est proprement étonnante ! J'ai réécrit le texte, barré le leur et signé, mais hélas, triple nouille, avec leur stylo bleu qui sans doute s'efface... Enfin, l'analyse chimique est simple, selon l'avocat de la Maison des Arts Triste.
    Si un grain de sagesse m'avait habité ce jour là, jaurais sans doute pu m'assoire, accepter tranquillement le café qu'ils me proposaient, afficher le même sourire satisfait qu'ils s'étaient composé et dire " allez, hé hé, laissons tomber les masques, héhé, entre nous, dites-moi tout, hé hé, comment faites-vous ? Vous êtes vraiment géniaux dans votre genre, hé hé. C'est quoi votre truc ? Cet aplomb dans le mensonge et l'arnaque, c'est inné ? Ca se transmet de père en fils ? Vous êtes les Lépine de l'ARNAKALART ! hé hé, chapeau bas et à la revoyure ".
    Vous pensez bien que je ne me suis dit ça qu'une fois dans la rue avec mes deux oeuvres sous le bras. L'âne a du mal à être sage .
    Tenez-vous bien, en rentrant chez moi, je recevais par mail une invitation des flibustiers pour exposer au 56 rue de Londres au Pavillon (pirate) de l'art contemporain pour la modique somme de 575€ par mois pendant quatre mois, me suggérant de les appeler pour résoudre ça par carte banquaire. C'est extraordinaire, non ? Comme vous le pensez, j'ai aussitôt appelé pour leur donner mon numéro de carte bleue ainsi que la date de naissance de ma grand-mère que je joue au Loto chaque samedi.