Deuxième rencontre entre des contributeurs du site http://unjouruneoeuvre.eu au café Saint André des Arts. Étaient présents Alexis Monville (ingénieur en mécanique, informaticien, fondateur du site), Ivan Sigg (peintre et écrivain), André Houllier (plasticien et créatif en innovation & prospective). Preuve est faite qu'Internet rapproche les êtres : Ivan et André se redécouvrent après 28 ans d'éloignement (Passionnant sujet d’étude sociologique autour du média internet : synopsis, romance et altruisme électroniques!...). Le courant passe très bien entre les trois observateurs aux « yeux fertiles » (Éluard).
Le site "Un jour une oeuvre" reçoit 500 visites par jour, mais on ne compte qu'un contributeur pour 100 visiteurs (un internaute qui apporte un commentaire sur un tableau qui va au-delà du « j'aime/j'aime pas » en osant livrer un regard attentif ). Le trio réfléchit aux peurs des intervenants à transformer leurs regards en mots. Comment créer un pont entre deux modes d’expressions sans qu’il ne soit question de redondance mais bien de libre interprétation et de transversalité?
On reparle de la difficulté à laisser tomber les lunettes (s'affranchir) du conditionnement et du savoir pour redevenir vulnérable aux œuvres. Se délester de la pesanteur d’un savoir non pas pour le nier mais pour que la raison et le sensible ne soient plus considérés comme antinomiques. On se pose la question de porter cette attention lucide sur des œuvres classiques comme sur l'art contemporain. On envisage de porter ce regard non pas seulement sur les œuvres d'art mais aussi sur le monde qui nous entoure. En ce sens, l’art peut s’apparenter à notre vie quotidienne avant d’être porteur de valeurs muséales et marchandes (l’un des grands questionnements pour bon nombre d’artistes depuis le XXe siècle).
On suggère une grille de lecture technique avec un minimum de critères et questions pour interroger l'oeuvre. On s'imagine en passeurs et pédagogues. On se propose de poursuivre cette discussion ultérieurement
On parle d'inviter des gens comme Paella, Pierre Souchaud, Françoise Barbe-Gall ou Guy Boyer pour apporter en deux temps leur regard sur une œuvre, puis leurs connaissances. On parle d'une régularité mensuelle de nos rencontres. On imagine une version papier du site et l'on reparle de Pierre Souchaud le directeur de la revue Artension.
Prochaine rencontre au Louvre sous la forme d'une lecture d'œuvre improvisée, collective, ludique, filmée et retranscrites sur le site. Site que l'on a envie de faire évoluer vers plus de neutralité (blanc cassé/gris), plus de place pour l'œuvre en réduisant l'espace occupé actuellement à droite et à gauche.
Le trio se quitte en constatant un bouillonnement joyeux à plonger dans
cette belle aventure.