"Entre les murs" va dans le mur, se tape la tête contre les murs et reste entre ses propres murs. Voilà un long métrage qui tente de se faire passer pour un documentaire vérité, nous met le nez dans le caca scolaire actuel et nous y laisse. Mais l'artiste a un devoir, bordel ! celui de nous éclairer par son regard et par ses questionnements. Ici, aucun éclair. Aucune porte ne s’ouvre, ni sur la pédagogie, ni sur l’amour, ni sur la jeunesse et surtout pas sur les ressorts profonds de la psychologie humaine. La réalité est univoque. L’équipe pédagogique est dépassée, déprimée, lamentable. Terrible conclusion : une fois l’élément perturbateur éliminé (noir, mal dans sa peau et rebelle), l’ordre revient dans la classe !!! Vive la Sarko-répression !
Pendant 1h30 nous sommes témoins du racisme ordinaire, des effets de la peur et de l'ignorance, de l'absence d'écoute de l'autre, de la haine de soi, du manque de respect et de séries de jugements partiaux (étrange tirade sur l'Autriche ! ). Ces enfants sont laissés à leurs divisions et aux conflits de leurs conditionnements, qu’ils rejouent en classe devant la caméra. Et nous on repart avec un malaise au ventre en se disant qu'on est heureux de ne pas être prof (tout le film nous en convainc) et que ce cinéaste apporte une couche de confusion supplémentaire sur le monde.
Ma fille a choisi dans l'atelier une de mes peintures de 1998 pour faire un travail de composition Musicale Assistée par Ordinateur avec Pierre Doursout son prof de conservatoire. Voilà une aventure créatrice passionnante.