Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Blog d'Ivan Sigg

Blog d'Ivan Sigg

Carnet quotidien d'un Artiste Peintre Romancier,performeur en peinture digitale animée, consultant en innovation et créativité


RSA ou RAS ?

Publié par Ivan Sigg sur 6 Septembre 2008, 11:04am

Catégories : #philosophie


Bonjour Christine et Daniel

Vous avez sollicité mon avis sur votre appel  citoyen intitulé « Pour le PS : RSA ou RAS ? ». J’ai tardé à vous répondre et je m'en excuse. Je comprends ce matin que je n’ai pas d’avis et je vais essayer de vous expliquer pourquoi.

    L’existence n’est qu’un seul mouvement unique. Notre psychisme, dans un réflexe de protection erroné, considère toujours l’extérieur (l’environnement, la société) et l’intérieur (mon moi, mon expérience, ma mémoire) comme deux mouvements extérieurs. Mais la vie toute entière est une unité, un mouvement unitaire non fragmenté. Dès l’instant où l’on introduit l’idée, la volonté et le désir, il y a fragmentation, plaisir, peur et conflit.

    Le monde extérieur est ma création (pas les arbres, les nuages, les animaux et la beauté du paysage) mais les rapports humains, ce que l’on appelle la société. Ce monde est créé par vous, par moi. Ainsi le monde c’est moi, et moi je suis le monde. Le monde étant la société dans laquelle je vis, avec sa culture, sa moralité, ses inégalités et tout le désordre qui sévit autour de nous. Tout cela c’est moi-même en action. Cette culture, je l’ai créée et j’en suis prisonnier. C’est un fait. Mais nous sommes toujours à vouloir modifier l’extérieur (les alliances politiques ou sociales, les profits, les salaires, le RSA…), espérant ainsi modifier l’intérieur. Nous croyons depuis des siècles qu’en créant un environnement juste alors l’esprit humain changera conformément à cet environnement.
     Si je comprends que le monde c’est moi et que je suis le monde, cette constatation change radicalement ma façon d’envisager le problème. Cela pose la question de ma responsabilité. C’est une vraie révolution car alors je vois que mon action c’est le mouvement du monde, que mon comportement (avec mes enfants, avec ma femme, avec mes parents, avec les arbres, avec mes voisins, avec mon travail, avec les inconnus, avec mon corps, avec l’argent, avec le sexe, avec les animaux, avec la nourriture, avec l’énergie …) élabore le seul monde qui existe parce que les évènements de ce monde sont le comportement. Et le comportement appartient à la vie intérieure. Donc le monde intérieur et le monde extérieur ne font qu’un.
    Ainsi la conscience du monde, c’est ma conscience. Quand il y a modification dans cette conscience, elle agit sur la conscience entière du monde. C’est ma conscience qui est en désordre, il n’y a de désordre qu’en elle. C’est mon psychisme qui est en désordre, il n’y a de désordre qu’en lui. C’est tout mon processus de pensée qui est en désordre, il n’y a de désordre qu’en lui. Dans notre immense majorité, nous refusons de voir cela et c’est ainsi que nous détruisons le monde et nous avec.

    Le contenu de la conscience est la conscience. Sans ce contenu, il n’y a pas de conscience. Quand nous disons que nous voulons changer ce contenu, c’est le contenu qui jongle avec lui-même. Nous ne sommes que le contenu de notre conscience. L’observateur est le contenu.
    La révolution consiste à comprendre que l’observateur n’est pas autre chose que la chose observée, ici et maintenant. Pour cela je dois avoir un esprit apaisé, libre, détaché de toute autorité (intérieure et extérieure), de tout conditionnement, un esprit extrêmement attentif, sans préjugé, sans opinion, toujours neuf. Cette liberté, l’amour et la créativité sont une seule et même chose.
    Aussi, je veux découvrir comment me libérer de ma souffrance, comment le psychisme humain peut-il s’affranchir de la souffrance. Je ne peux découvrir cela que dans mes échanges quotidiens avec les autres. Dans la coopération avec tous ceux qui ont soif de mettre fin à leur souffrance intérieure. Ceci ne peut se réaliser que si je comprends comme des faits incontournables : que je suis fondamentalement seul (rien à voir avec l’isolement), fondamentalement vide (je ne sais pas), que ce vide est fabuleusement créatif et que je suis la porte à travers laquelle je dois passer.

    La société, c’est moi. Je suis la société ; si je ne change pas, la société ne peut pas changer.

    Les hommes ont toujours mis un trait d’union entre changement et conflit. Dès qu’il y a action de la volonté, il existe une forme de résistance : lutter, repousser, argumenter, dominer, supprimer, résister, rejeter, s’évader, tout cela c’est la volonté en action. Et cela veut dire que la vie est une lutte constante. Est-ce cela la vie ?
    Ce n’est pas la gauche qui est à refondre, c’est la pensée humaine. Comment ? Je me dis regarde le monde, regarde-toi toi-même et avec Aristote « connais-toi toi-même ».

avec sincérité et amitié
Ivan discutant avec Jiddu
6 IX 2008

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :

Archives

Nous sommes sociaux !