Allongé
les yeux fermés, j'écoute le flot des voitures, le pépiement des moineaux, des voix d'hommes, une voix d'enfant plus aigue, ma respiration, le ronronnement de la chatte, une pensée qui me
traverse "si je suis vraiment attentif (et sans jugement) à tout ce que je vis dans la journée, peut être ne ferai-je aucun rêve cette nuit ? ", une moto, le silence de la maison, la forme du
coussin sous mon cou, le vrombissement de l'auto-pompe qui nettoie la rue, un coup de klaxon, une vision soudaine de trois filles qui se lèchent entre elles dont la Pénélope Cruz aperçue dans un
magasin de photo hier, le trajet de ma respiration, des voix africaines sur le trottoir, ma tête vide qui entend tout, le sommeil qui gagne, cinq minutes de sieste et le portable qui sonne :
c'est le bronzier burkinabais Salif Dermé, qui va passer à l'atelier tout à l'heure à l'atelier.