trop sympa de te passionner pour un écrit qui n'est que partiel, partial - mais comment être présent autrement - sur une représentation qui a bien sur bien d'autres régimes de fonctionnement. Sous le régime que j'ai choisi d'aborder, convaincu par le vécu que sous l'obligatoirement différent il y a répétitions, récidives de pratiques mortifères, ma position sur le caractère "heureux" de certaines expériences "passées-toujours là" peut être comprise, avec un peu d'indulgence, non comme parousie de moments passés, qu'il s'agirait pas de réinjecter dans le présent, mais comme processus ayant toujours un degré d'adéquation à l'immédiat, dans une conception du temps qui, justement, ne peut pas être conçu comme un déroulement linéaire, un temps plus psychique que physique, que physicien.
Tu connais la phrase de Proust : une heure n'est pas une heure mais..., ainsi que celle de Benjamin : le passé non passé...
Un écrit qui se veut un peu ingénieur aussi, non pas qu'il serait persuadé que dans les expériences passées il y aurait, au moins partiellement, "réponses" au présent surgi, mais cependant, au sens plus musicien, plus rythmique, "répons", connaissances expérimentées, déjà là, dont la présentification nécessite une épreuve non seulement au présent/présent, mais aussi-c'est l'hypothèse de mon "labo" au sein de la Maison des Métallos-une épreuve à la théorie, au travail scientifique, aux productions de connaissances comptemporaines sauf à ce que ces pratiques passées non dépassées s'essouflent et se caricaturent elles mêmes. C'est aussi de façon, il est vrai, un peu prétentieuse, mettre à défi les rapports actuels de production de connaissances dans leur aspects trop scolastiques...
Certes j'en conviens avec toi cette dissipation d'énergie, bien qu'elle se veut chargée du moins d'illusions possibles - mais ne pas le faire n'est ce pas laisser présentes les illusions pour une part, tout de même, héritées d'un passé qui récidive - peut contrevenir à la posture d'un "esprit frais, immobile et immense" dont je ne saurais mésestimer, sans pouvoir l'expérimenter vraiment du fait de mon hypothèse et de ma complexion, les immenses bienfaits, je n'en doute pas le moins du monde...
Tu vois même de l'imprévisible je ne suis pas sûr dans la sureté que j'ai de lui.
Daniel lescornet.