Habituellement, le pianiste classique traverse la scène, pour aller s’assoir devant la gueule ouverte pleine de dents noires et blanches de son grand piano à queue. Il est raide et seul dans son costume anthracite.
Cette fois il s’agit de l’Innovathon Timbré organisé par ADPHILE et La Poste pour relancer le vieux timbre français qui perd ses dents. Le pianiste Ryutaro Suzuki n’est pas seul. Pendant qu’il joue du Satie et du Ligeti, en face de lui, l’artiste Ivan Sigg peint en faisant glisser ses doigts sur un iPad. Sur le grand écran la peinture s’anime et une ribambelle de personnages se met à vivre dans un timbre poste géant.
Au contact de ces images étonnantes, Satie et Ligeti font penser à de la musique actuelle et le timbre du piano entre en correspondance avec la palette du peintre.