Dialogue avec ma buraliste à propos de ses lapins

Moi : Vous partez bientôt en vacances ?
Elle : Impossible !
— Ah bon ! pourquoi ?
— Parce que j'en ai dix-huit maintenant !
— Pardon !?
— Mon élevage de lapins angora, vous vous rappelez ? J'avais séparé les mâles et les femelles, mais un des frères de la première portée avait déjà engrossé une soeur et je ne m'en étais pas aperçu, ils ne pensent qu'à ça et à bouffer ! Résultat : dix-huit !
— Dans votre appartement ?
— J'en mettais dans la cour de l'immeuble avant, mais ils ont mangé toutes les fleurs et les arbustes de la gardienne ! Alors on les a mis en cage !
— Vous allez en faire quoi ?
— C'était pour les vendre. Encore une mauvaise idée de mon mari pour mettre de l'argent dans les épinards, comme il dit.Chaque euro pour lui c'est comme de l'or. Un lapin angora quand c'est petit c'est mignon et les gens achètent, mais quand c'est grand, les gens n'en veulent pas. Et puis maintenant c'est les vacances et il n'y a plus personne pendant deux mois, ils sont tous partis.
— Ça doit demander beaucoup d'entretien...? Votre mari vous aide ?
— Il dit que ça pue alors il ne s'occupe ni de leurs crottes ni de la paille souillée. Il veut bien les nourrir, mais il ne leur donne pas assez et seulement une fois par jour. Le soir, je les retrouve énervés, méchants, grattant partout... Alors je leur donne de la salade et des fruits en cachette. J'en ai marre. C'est pour ça qu'on ne peut plus partir en vacances.
— Je serais vous, je les mettrais dans un grand sac et j'irais les relâcher en forêt de Chevreuse ou de Fontainebleau, ils seraient heureux là-bas.
— Vous croyez ? Dans la forêt ?