" Bonjour Ivan. Je te remercie beaucoup pour ton envoi de la revue KUU5 qui n'a rien à envier aux plus beaux magazines d'art, de par sa qualité d'impression et tout le reste, avec en plus, l'originalité (qui fait défaut à l'ensemble des revues d'art), sans compter le bonus des originaux. Il est bien dommage d'en parler maintenant au passé, mais, de par leur rareté, les n°5 de KUU deviendront un jour des pièces de collection comme il en fut par le passé avec de telles revues initiées par des mouvements artistiques célèbres.
L'art postal permet à l'artiste de sortir de ses automatismes, techniques et inspirations habituelles et de s'étonner lui-même de cet appel d'air qui l'enchante tout en ravissant son destinataire. Le problème de l'art postal, à mon avis, tient au fait que toute l'oeuvre - infinie - du mailartiste est disséminée à des milliers de km2 et cela est bien ainsi puisque c'est dans l'esprit même de cet art. "L'art postal n'a pas vraiment de statut et n'en aura sans doute jamais" écrit Eric Meyer. Pour qu'il soit reconnu, il faudrait qu'un musée tel que le Palais de Tokyo par exemple, organise une grande exposition à partir de toutes les oeuvres postales d'un seul artiste, pour laquelle chaque destinataire (associations, collectionneurs, particuliers) ou détenteur d'une de ses oeuvres postales consentiraient à la prêter pour l'exposition. Que toutes les oeuvres d'un seul artiste soient réunies, donnerait sa vraie dimension au travail inventif, imaginatif, protéiforme, génial, de cet art.
Bien sûr si Picasso avait produit autant d'art postal que toi, moi et tant d'autres, cet art serait reconnu depuis longtemps. (Je pense à Philippe Charron qui a la chance d'être acheté par quelques collectionneurs. Son travail a ceci d'original que les timbres sont eux-mêmes peints à bon escient tout en étant oblitérés comme timbres valides et seuls à figurer sur l'enveloppe. Les tampons "officiels" aussi n'étant pas mis au hasard)
Avec toute ma reconnaissance pour le beau cadeau surprise que tu as eu l'obligeance de m'envoyer."
Jacques Rouby